Aller au contenu principal

Belgique, Brexit, budget : doutes et incertitudes…

Nico Cué

Sur papier, les diables devaient aller en finale. Sur papier, le Royaume-Uni ne devait pas larguer les amarres européennes. Sur papier, la grève du 24 juin ne devait pas « déranger la suédoise »[i]. Sur papier, la coalition des droites libérales et flamandes devait profiter d’un été ensoleillé - … sur papier !- pour concrétiser quelques mauvais coups.

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

La réalité, comme la vraie vie, n’est cependant pas écrite… sur papier.

L’époque est marquée du sceau de l’incertitude. Un sérieux doute s’installe sur la pertinence des recettes de l’Union européenne comme celles de la coalition fédérale. Elles sont semblables.

Le 24 juin, la grève menée par la FGTB a paralysé le pays, dans l’indifférence médiatique. 

Le MR ne s’était pas trompé sur l’importance de la mobilisation. Dans les jours qui ont précédé la grève, il a mobilisé d’importants moyens publicitaires pour opposer un discours de mensonges à la pédagogie syndicale déployée à propos de la « loi Peeters » et de la réforme des pensions. Il a dépêché en radio et en télévision son président et le Premier ministre en personne. Histoire de limiter l’impact de l’action du syndicat prétendument « minoritaire » ? La presse gouvernementale a accueilli le succès syndical en ne ménageant pas ses efforts pour tenter de discréditer et d’isoler la FGTB et ses dirigeants : « La FGTB, un syndicat déchiré par les divisions internes »[ii], « Comment le PTB infiltre les syndicats »[iii], « Les emmerdeurs magnifiques. Alain Destexhe est le chantre de la droite décomplexée. Marc Goblet est l’apôtre du syndicalisme de combat. L’un et l’autre sont détestés, par beaucoup. Jusque dans leur propre camp…»[iv]  La grève s’annonçait mal chez les éditorialistes : elle a été une démonstration de force sur le terrain.

Son actualité a néanmoins été éclipsée par l’annonce des résultats du référendum anglais. Pour la troisième fois en onze ans, un peuple européen a fait un bras d’honneur aux institutions européennes et aux politiques qu’elles incarnent. Il y a eu, en 2005, la consultation française sur le Traité constitutionnel. Il y a eu, il y a un an, celle organisée en Grèce sur l’imposition des mémorandums de la « troïka ». Le Brexit est présenté comme l’événement le plus déterminant sur le vieux continent depuis la chute du mur. Rien que ça…

Les réactions  qu’il a créées donnent le spectacle singulier d’un renversement de perspectives : ceux qui militaient pour le maintien de la perfide Albion dans la l’Union à la veille du week-end, revendiquaient en début de semaine des décisions rapides organisant la sortie… La surprise consécutive à tous les désaveux populaires de l’Europe telle qu’elle est construite a généré les mêmes réactions : incrédulité, incrimination du peuple dans l’erreur, trompé voire irresponsable. Comme s’il n’était pas imaginable que la politique néolibérale des institutions européennes puisse être radicalement mise en cause (en fonction de valeurs progressistes ou en fonction de dérives nationalistes, du reste).

Gouvernement divisé

L’oligarchie européenne se donne de grandes libertés avec les principes démocratiques. Le Brexit n’a rien modifié à cette propension. Le président de la Commission a ainsi annoncé dans le désarroi ambiant qu’il pourrait se passer de l’avis des Parlements nationaux pour adopter le traité de libre-échange avec le Canada (CETA). Avec ce type de comportement, allez faire rêver les peuples ! L’Europe n’est ni sociale ni solidaire sur le plan fiscal. Elle n’apporte pas de réponse « humaine » à la crise des réfugiés. Sa politique économique est un échec. La politique monétaire de la Banque centrale injecte des liquidités faramineuses dans l’économie financière au profit d’acteurs qui n’en ont pas besoin dans l’espoir de voir les autres dépenser l’argent qu’ils n’ont pas pour relancer l’économie. Dans le même temps, la Commission se réjouit que cette politique détende la pression sur les dettes publiques mais empêche les Etats de profiter des taux bas pour investir utilement pour l’emploi, l’investissement et la satisfaction de besoins collectifs ! La BCE met un lion dans le moteur et la Commission est debout sur les freins ! Faut pas être diplômé de Solvay pour comprendre à qui profite cette politique. Chacun mesure que ce ne sont pas les populations !

De son côté, le gouvernement Michel-De Wever se révèle incapable d’honorer son propre calendrier. Le budget 2017, la « loi Peeters » et la révision de la loi de 96 sur la formation des salaires ne seront pas pliés pour le 21 juillet. Le Tax shift produit des effets incontrôlés dans le financement de la sécurité sociale et la coalition est divisée sur les solutions à mettre en œuvre. Ce gouvernement de l’aventure budgétaire se donne de l’air, du temps et des vacances avant de décider… Doutes et incertitudes le tenaillent. Sur papier, c’était pas prévu !

Nico Cué
Secrétaire général

 

 

[i] Le Soir du 24 juin 2016.

[ii] La Libre Belgique du 24 juin 2016.

[iii] La Libre Belgique du 1er juillet 2016.

[iv] Le Vif du 1er juillet 2016.

 

Belgien, Brexit, Budget: Zweifel und Ungewissheit…

Auf dem Papier hätten die roten Teufel es ins Finale geschafft. Auf dem Papier hätte das Vereinigte Königreich die europäischen Leinen nicht losgelassen. Auf dem Papier dürfte der Streik am 24. Juni die « schwedische Koalition nicht stören »[i]. Auf dem Papier müssten die liberale und belgische Rechte einen sonnigen Sommer genießen... - … auf dem Papier! – um sich noch ein paar üble Streiche auszudenken.

Die Wirklichkeit steht allerdings wie das richtige Leben nicht ... auf dem Papier.

In der heutigen Zeit herrscht große Ungewissheit. Skepsis macht sich breit über die Lösungen der Europäischen Union und föderalen Koalition – die sich stark ähneln.

Am 24. Juni legte der FGTB-Streik das ganze Land lahm, völlig unbeachtet von den Medien.

Die MR-Partei hatte die Bedeutung der Aktion völlig richtig eingeschätzt. In den Tagen vor dem Streik setzte sie gewaltige Werbemittel ein,  um der gewerkschaftlichen Aufklärungsarbeit über das « Peeters-Gesetz » und die Rentenreform mit falschen Aussagen entgegenzuwirken. Der Parteipräsident und der Premierminister traten höchstpersönlich im Fernsehen und Rundfunkt auf. Um die Folgen der Aktion einer vorgeblichen « Minderheitsgewerkschaft » einzudämmen? Die regierungstreue Presse würdigte den gewerkschaftlichen Erfolg, indem sie mit allen Kräften versuchte, die FGTB und deren Gewerkschaftsführer zu diskreditieren und zu isolieren: « Die FGTB ist eine innerlich gespaltene Gewerkschaft »[ii], « Wie die PTB Gewerkschaften infiltriert »[iii], « Die wunderbaren Stänkerer. Alain Destexhe ist ein begeisterter Verfechter der unkomplizierten Rechten, Marc Goblet der Apostel der kämpferischen Gewerkschaftsbewegung. Beide sind allerdings vielgehasst. Auch im eigenen Lager…»[iv]  Schlechte Zeiten für den Streik bei den Leitartiklern: eine wahre Machtdemonstration der Basis.

Die Aktualität des Streiks wurde jedoch vom Ergebnis des Referendums in England verdrängt. Zum dritten Mal innerhalb von elf Jahren brüskierte ein europäisches Volk die EU-Institutionen samt der von ihnen verbreiteten Politik. Im Jahr 2005 fand in Frankreich eine Anhörung über den Verfassungsvertrag statt. Vor einem Jahr bezog die Bevölkerung in Griechenland Stellung zu den von der « Troika » aufgezwungenen Memoranden. Der Brexit wird als das entscheidendste Ereignis auf dem alten Kontinent seit dem Mauerfall beschrieben. Nicht weniger als das…

Die durch den Austritt ausgelösten Reaktionen bieten ein bizarres Schauspiel, bei dem sich Meinungen ins genaue Gegenteil kehren:  Diejenigen, die sich vor dem Wochenende noch aktiv für die EU-Mitgliedschaft des perfiden Albion einsetzten, forderten schon Anfang der Woche schnelle Entscheidungen zur Beschleunigung des Austritts… Die Verblüffung angesichts der widersprüchlichen Einstellung der europäischen Bevölkerung zum Aufbau der Union rief die gleichen Reaktionen hervor: Fassungslosigkeit und Schuldzuweisungen an das irrgläubige, getäuschte, ja unverantwortliche Volk. Als sei es unvorstellbar, die neoliberale Politik der EU-Institutionen grundsätzlich in Frage zu stellen (übrigens gemessen an fortschrittlichen Werten aber auch nationalistischen Entgleisungen).

Gespaltene Regierung

Die europäische Oligarchie geht äußerst freizügig mit den demokratischen Grundsätzen um. Der Brexit hat daran nichts geändert. So nutzte der Kommissionspräsident die allgemeine Verwirrung, um anzukündigen, dass er hinsichtlich der Unterzeichnung des Freihandelsabkommens mit Kanada (CETA) auf die Mitwirkung der nationalen Parlamente verzichten könne. Wen wundert’s angesichts solcher Verhaltensweisen, dass die Völker nicht in Begeisterung ausbrechen! Europa ist weder sozial noch aus steuerlicher Sicht solidarisch. Es bietet keine « humane » Lösung für die Flüchtlingskrise. Seine Wirtschaftspolitik ist gescheitert. Die Währungspolitik der Europäischen Zentralbank besteht darin, den Finanzmarkt mit enormen Geldmengen zu versorgen, die dieser gar nicht braucht, damit die Anderen Geld ausgeben, das sie nicht haben, um die Wirtschaft wieder anzukurbeln. Die Kommission freut sich inzwischen darüber, dass der Druck auf die öffentlichen Haushalte infolge dieser Politik abnimmt, hindert die Staaten allerdings daran, die niedrigen Zinssätze zu nutzen, um in Beschäftigung und das Gemeinwohl zu investieren! Die EZB steckt einen Tiger in den Tank und die Kommission drückt auf die Bremse. Man muss kein Wirtschaftsexperte sein, um zu begreifen, wer von dieser Politik profitiert. Eines ist klar: nicht die Bevölkerung!

Die Michel-De Wever-Regierung ist zudem offensichtlich nicht imstande, ihren eigenen Zeitplan einzuhalten. Der Haushalt 2017, das « Peeters-Gesetz » und die Reform des Lohnbildungsgesetzes aus dem Jahr 1996 sind am 21. Juli nicht abgeschlossen. Der Tax Shift wirkt sich unabsehbar auf die Finanzierung der sozialen Sicherheit aus, und die Koalition ist unfähig, sich über eine Lösung zu einigen. Diese Regierung mit der abenteuerlichen Haushaltspolitik nimmt sich Zeit und macht erst Mal Urlaub, bevor entschieden wird... Sie wird von Zweifeln und Unsicherheit geplagt. Auf dem Papier war dies so nicht vorgesehen!

Nico Cué
Generalsekretär

 

 

 


 

[i] Le Soir vom 24. Juni 2016.

[ii] La Libre Belgique vom 24. Juni 2016.

[iii] La Libre Belgique vom 1. Juli 2016.

[iv] Le Vif vom 1. Juli 2016.