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Gouverner à la facho, le corps des femmes aussi…

droit à l'avortement

L’intérêt partagé par les églises et les fachos pour un gouvernement autoritaire du corps des femmes reste consternant. Par les temps qui courent et l’obscurantisme qui gagne du terrain, elles ont du souci à se faire ! Et ceux qui les respectent aussi…

Edito de Nico Cué

 

(siehe Deutsche Fassung unten)

L’impact spécifique des politiques des gouvernements Michel ou Borsu sur les femmes est gigantesque. Déjà parce que le Wallon le plus pauvre est une Wallonne et que toutes les politiques qui approfondissent l’inégalité jouent, forcément, contre elles. Les économies dans les soins de santé les frappent particulièrement. Les politiques qui touchent aux salaires, au chômage ou à l’emploi de la même manière aussi. Aujourd’hui, la majorité fédérale chipote dangereusement avec le droit à l’avortement…


La manière dont le pouvoir gouverne le « féminin » reste un indicateur probant d’un fascisme qui (re)vient. Comme la façon de traiter les exilés. Comme les politiques de partage de la richesse produite par le travail...


Le parcours brillant des « diables rouges » à la coupe du monde football en Russie dresse comme un écran de fumée face à cette réalité.


Il contrarie sans doute le plan com’ des nationalistes flamands : c’est déjà bon à prendre. Il alimente, en effet, l’idée d’une Belgique possible, crédible et performante. Un  « pays réel » représenté par une équipe bigarrée, multicolore et polyglotte. Une équipe dirigée, en plus, par un étranger qui ne s’exprime publiquement que dans un anglais très approximatif. Une ferveur populaire, aussi forte que probablement éphémère, revigore des symboles – l’hymne national, les couleurs du drapeau… - qui ne cadrent pas avec la logorrhée confédérale, séparatiste ou indépendantiste. Mais…
Mais derrière les écrans géants, le basculement vers un autre régime se confirme de jour en jour. Les résultats sportifs n’annoncent aucune trêve politique dans le démantèlement annoncé depuis 2014 de la sécurité sociale, des services publics, des libertés syndicales… Il y a des signes qui ne trompent pas. Le fascisme conquiert les esprits et gagne du terrain ici comme dans de nombreuses régions d’Europe.


L’Union se renferme de l’intérieur, et à double tour, dans sa boîte de conserve. Des exilés continuent de se noyer en Méditerranée. Les dirigeants continuent de tenter de convaincre qu’ils n’en sont pas responsables. Mais ceux qui survivent et échouent misérablement sur le pont des navires humanitaires se voient refoulés de ports en ports par des gouvernements nazillons. La politique du Conseil européen rappelle tristement la Conférence d’Evian qui se tenait voici tout juste 80 ans et qui traitait de la manière de… ne pas recevoir les Juifs allemands que Hitler chassait (en conservant leurs biens). La fermeture des frontières était déjà à l’ordre du jour de « démocraties » s’effilochant.


Un effondrement éthique fulgurant
Pour les classes dirigeantes du capitalisme, le fascisme n’a jamais été une folie mais au contraire un système parfaitement cohérent : elles y ont certes dû connaître quelques renoncements mais quel autre régime aurait-il pu leur « faire perdre moins » ? Alors que le monde du travail se serre la ceinture, les politiques fédérales ont permis aux dividendes de passer d’une ponction moyenne sur les bénéfices des entreprises belges de l’ordre de 50%, avant la crise de 2008, à quelque 75% aujourd’hui… Les conditions économiques d’un retour, possiblement par les urnes, du fascisme sont objectivement réunies.


Dernier signe qui ne trompe pas, la place des femmes dans la société. Alors que le gouvernement wallon cale devant la perspective d’une représentation paritaire dans les conseils d’administration des sociétés publiques qui dépendent de lui (et alors que le principe vaut pour la constitution des listes électorales !), la majorité fédérale entend dépénaliser l’avortement… en maintenant le principe de peines frappant les femmes qui y auraient recours dans des conditions non précisées par la loi. C’est évidemment une contradiction.  Dans le même temps, sous l’impulsion du parti chrétien flamand et de son ministre de la Justice, il organise une reconnaissance du fœtus qui permettra, demain, par la bande, de culpabiliser à nouveau, l’interruption volontaire de grossesse. Cette volonté de gouverner le ventre des femmes contre leur gré est le symptôme d’un glissement vers une droite extrême de la politique fédérale dictée par la N-VA et consentie par un MR dont l’Histoire retiendra un effondrement éthique fulgurant.


Dans ce climat assez glauque qui caractérise l’Union, il faut toutefois remarquer l’insubordination de quelques hautes institutions judiciaires. La Cour Constitutionnelle française vient de faire un sort au « délit de solidarité » qui frappait des citoyens qui portent secours à des humains en fuite et qui sonnent aux frontières de l’Hexagone. En Belgique, c’est le travail obligatoire pour les allocataires des CPAS (le « service communautaire ») qui a été condamné par la Justice. Un parlementaire libéral envisage, au même moment, d’étendre la mesure aux… chômeu(rs)ses de longue durée.


Caractéristique de ces temps troublés, un tribunal d’Anvers a, par contre, condamné un syndicaliste pour l’exemple. Le fascisme arrive sûrement. En dépit de quelques résistances…


Nico Cué
Secrétaire général

 

Faschistische Herrschaft, auch über den Bauch der Frauen…


Es ist erschreckend, wie Kirche und Faschisten sich gemeinsam für eine Regierung einsetzen, die autoritär über den Körper der Frau herrscht. Angesichts des in diesen Zeiten wachsenden Obskurantismus haben sie durchaus Grund zur Sorge! Genauso wie diejenigen, die Ihnen Respekt entgegenbringen…


Die Politik der Regierung Michels oder Borsus hat besonders reichweitende Folgen für die Frauen. Allein weil die Ärmsten in der Wallonie Frauen sind, und weil sämtliche politischen Initiativen, die Ungleichheit verschärfen, sich zwangsläufig gegen sie richten. Die Sparmaßnahmen im Gesundheitswesen treffen sie besonders empfindlich. Das Gleiche gilt für Lohn- und Beschäftigungspolitik sowie die Maßnahmen im Bereich der Arbeitslosenunterstützung. Heute treibt die föderale Mehrheit ein gefährliches Spiel mit dem Recht auf Abtreibung...


Die Machtherrschaft über « das Weibliche » zeigt deutlich, dass der Faschismus (wieder) auf dem Vormarsch ist. Ebenso wie der Umgang mit den Flüchtlingen. Ebenso wie die Politik der Verteilung des durch Arbeit erzeugten Reichtums…


Der berauschende Siegeszug der « roten Teufel » bei der Fußballweltmeisterschaft in Russland schiebt sich wie eine Nebenwand vor diese harsche Realität.


Und dabei macht er bestimmt den flämischen Nationalisten einen Strich durch die Rechnung: das allein könnte schon reichen. Er vermittelt tatsächlich die Idee, dass Belgien möglich, glaubwürdig und leistungsstark sein kann. Ein « echtes Land », vertreten durch eine bunte und vielsprachige Mannschaft, die zudem von einem Ausländer geführt wird, der sich öffentlich nur in gebrochenem Englisch ausdrückt. Mit vermutlich flüchtiger völkischer Inbrunst werden Symbole wiederbelebt - die Nationalhymne, die Farben der belgischen Fahne, die irgendwie nicht zu den mündlichen Ergüssen der konföderalen Separatisten und Unabhängigkeitskämpfer passen. Nun denn...


Hinter den Riesenbildschirmen verfestigt sich der Regimewechsel jedoch quasi täglich. Die sportlichen Leistungen lösen keineswegs einen politischen Waffenstillstand aus, der seit 2014 angekündigte Abbau der sozialen Sicherheit, öffentlichen Dienste, gewerkschaftlichen Freiheiten, ... geht weiter. Es gibt eindeutige Zeichen. Der Faschismus hält Einzug in die Köpfe und breitet sich hier und in zahlreichen anderen Regionen Europas aus.


Die Union zieht sich in sich selbst zurück und verriegelt die Tür doppelt.  Flüchtlinge ertrinken weiterhin im Mittelmeer. Staatschefs versuchen weiterhin glaubhaft zu versichern, sei seien nicht dafür verantwortlich. Den Überlebenden, die es bis auf die Rettungsboote schaffen, wird jedoch der Zugang zu den Häfen von rechtsextremen Regierungen verwehrt. Die Politik des europäischen Rates ruft traurige Erinnerungen an die Konferenz von Evian wach, die vor 80 Jahren stattfand und bei der es darum ging, wie man die von Hitler vertriebenen Juden zurückweisen kann (aber nicht ihre Güter). Schon damals stand die Schließung der Grenzen in ausgefransten « Demokratien » auf der Tagesordnung.


Ein rasanter ethischer Kollaps
Für die herrschende kapitalistische Klasse war der Faschismus nie eine Aberration, sondern ein völlig kohärentes System, in dem man zwar bestimmte Verluste hinnehmen muss, aber welches Regime hätte « weniger Verluste » ermöglicht? Während die Arbeitswelt den Gürtel enger schnallt, schnellten die Dividenden dank föderaler Politik in die Höhe - von einer durchschnittlichen Abschöpfung von 50% des Gewinns vor der Krise 2008 auf annähernd 75% in der heutigen Zeit. Die wirtschaftlichen Voraussetzungen für eine Rückkehr des Faschismus, möglicherweise durch die Wahlen, sind objektiv erfüllt.


Ein letztes untrügliches Zeichen ist die Rolle der Frau in unserer Gesellschaft. Während die wallonische Regierung vor einer paritätischen Vertretung in den Verwaltungsräten öffentlicher Unternehmen zurückschreckt (obwohl dieser Grundsatz für die Wahllisten durchaus Geltung hat!), beabsichtigt die föderale Mehrheit, die Abtreibung zu legalisieren - mit der Auflage, dass Frauen weiterhin bestraft werden, falls Sie diesen Weg außerhalb der gesetzlich vorgeschriebenen Rahmenbedingungen einschlagen. Dies ist ein flagranter Widerspruch. Auf Drängen der flämischen christlichen Partei und deren Justizminister leitet sie die Anerkennung des ungeborenen Fötus ein, damit die Gang schon morgen den freiwilligen Schwangerschaftsabbruch stigmatisieren kann. Dieser entschlossene Wille, den Bauch der Frauen gegen ihren Willen zu beherrschen, ist symptomatisch für die Entgleisung der föderalen Politik zum rechten Rand, die von der N-VA aufgezwungen und dem MR geduldet wird, der vor allem wegen des rasanten ethischen Zusammenbruchs Geschichte schreiben wird.


In diesem düsteren Klima der Union ist jedoch die Aufmüpfigkeit einiger hoher gerichtlicher Instanzen hervorzuheben.  Das französische Verfassungsgericht hat soeben mit dem « Solidaritätsdelikt » aufgeräumt, dessen sich Bürgerinnen und Bürger schuldig machten, die Menschen auf der Flucht halfen, die an die Tür des Landes klopften. In Belgien ist es die Pflichtarbeit der ÖSHZ-Empfänger, (« Gemeinschaftsdienst ») die von der Justiz verurteilt wurde. Ein liberaler Parlamentsabgeordneter erwägt gleichzeitig, die Maßnahme auf ... Langzeitarbeitslose zu erweitern.
Typisch für diese unruhigen Zeiten - ein Gericht in Antwerpen verurteilte einen Gewerkschafter, um ein Beispiel zu setzen. Der Faschismus kommt ganz gewiss. Trotz vereinzelter Widerstände…  


Nico Cué
Generalsekretär