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L’Europe est « allée se faire voir » chez les Grecs !

Nico Cué

Nous sommes tous grecs ! Plus que jamais… 
La violence déployée contre ce peuple européen par « nos » institutions communes et le pouvoir réel - de l’argent, de la dette et des organismes qui en ont fait leur «raison sociale» - restent un avertissement adressé à tous les réfractaires à la pensée unique. Nous en sommes aussi. 

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

Il n’y aurait pas d’alternatives ? Au panier toutes velléités de résistance ! Faudrait payer, se résigner et pas rechigner encore ?


Par un beau dimanche d’été, les citoyens grecs ont massivement répondu « oxi ». Ce qui signifie en langage policé « basta ». Comme une invitation à « aller se faire voir… » 
La décision du gouvernement d’Athènes de rendre voix aux citoyens a renversé les habitudes de l’Union. L’avis des peuples n’y a pas la cote ; souvenez-vous 2005, la France et le référendum sur le Traité constitutionnel. La réponse des électeurs a, cette fois encore, été nette. Comme dans une accélération de l’Histoire, le monde vient de basculer. La peur, c’est évident,  change de camp. Elle a été un instrument de la propagande européenne avant la consultation. La population y a résisté paisiblement, magnifiquement.


La victoire du « non » ouvre une nouvelle ère, encore fragile certes mais qui engage déjà tous les démocrates comme tous les résistants aux politiques d’austérité ! Il serait inacceptable qu’une fois de plus l’autorité européenne n’entende pas le message qui lui a été adressé.


Cette victoire trace une nouvelle ligne de démarcation dans une lutte des classes dont l’actualité n’avait plus été aussi tangible depuis longtemps. Après une accumulation de plusieurs années d’étranglements sociaux, c’est, rappelons-le, le refus de nouvelles coupes dans les pensions et des hausses de TVA qui ont fait déborder le vase. Avant d’être politique, la crise avait des racines sociales. La restructuration de la dette publique revendiquée et inévitable doit permettre de mener des politiques dans l’intérêt général. L’enjeu c’est le bien commun contre celui des banques !


L’Europe dans le mauvais camp

L’Europe, celle « de Bruxelles » comme disent les commentateurs étrangers, n’est plus le siège de nos espoirs ni de nos rêves. Pour longtemps sans doute. Avant le référendum convoqué, elle avait, de ce point de vue, déjà perdu la bataille. Parce que le camp de la démocratie n’était plus le sien. Beaucoup semblent ne pas s’en être aperçu. Quel aveuglement ! En tombant les masques, certains se sont couverts d’un discrédit si grand qu’ils ont du pain sur la planche pour sauver la face.

Il était entendu que Tsipras aurait dû démissionner en cas d’échec.
Aujourd’hui, quels enseignements vont tirer de leur désaveu ceux qui, depuis la Commission par exemple, ont fait campagne pour le « oui »? A la lumière du résultat, quelle suite faut-il donner aux déclarations du président du Parlement européen, seule institution du paysage de l’Union constituée au suffrage universel direct ? Voilà donc un élu de la social-démocratie, certes allemande, qui plaide avec assurance pour la formation d’un gouvernement composé de… technocrates ! Le silence gêné de sa famille politique éclabousse, affaiblit, déshonore...

Les événements ont fait bouger les lignes. Des soutiens inattendus se sont manifestés dans les cénacles politiques étrangers comme du côté d’économistes orthodoxes… Et même depuis la présidence des Etats-Unis. Sur la scène de la mondialisation, l’isolement des dirigeants européens est patent. Dans la guerre qu’ils mènent contre leurs populations les plus fragiles, quels sont alors leurs alliés ?

Incontestablement les médias dominants ! En Grèce, la presse avait choisi clairement son camp. Comme en 2005 dans l’Hexagone ! Dans le reste de l’Union, mensonges, images d’archives, manipulations grossières ont nourri une ligne éditoriale de… propagande.

Contre le retour du fascisme en Europe

Pourquoi les banques et la finance qui tirent les ficelles dans les coulisses de la troïka – comme dans celles des grands médias -  n’ont-elles pu ou voulu ramener à la réalité leurs marionnettes ? Pourquoi laisser étrangler la poule aux œufs d’or ? Quel intérêt a le créancier à laisser crever à feu doux son débiteur ? Aucun !  Sauf si la dette n’est qu’un prétexte d’autant plus infâme quand elle s’avère odieuse, illégitime ou illégale.

Joseph Stiglitz, Nobel d’économie, confirmait récemment ne pas comprendre l’obstination des détenteurs de la dette grecque. Cet acharnement n’a aucun sens économique ; il ne peut se comprendre que par la volonté d’affirmer un pouvoir ou de contraindre des choix démocratiques. La dette est un instrument de domination.

Mikis Theodorakis avait prévenu : « Si on les laisse faire, les banques et la finance ramèneront le fascisme en Europe ». Le peuple grec a compris l’avertissement. Il s’est levé fièrement en refusant de vivre à genoux ! Il ouvre la voie.

Nico Cué
Secrétaire général

 

Europa von den Griechen vor den Kopf gestoßen!

Wir sind alle Griechen! Mehr denn je… 
Die Gewalt, mit der « unsere » gemeinsamen Institutionen gegen dieses europäische Volk vorgeht, und die wirkliche Macht – des Geldes, der Schulden und der Organisationen, die daraus ihren « Gesellschaftszweck » macht – sollen eine Warnung an alle Abweichler vom Einheitsdenken sein. Dazu gehören auch wir.


Es gebe keine Alternativen? Widerstand ist zwecklos! Zahlen, resignieren und nicht noch mehr klagen?


Eines schönen Sommersonntags haben die Griechinnen und Griechen massenweise « oxi » gesagt. Oder anders formuliert  « es reicht ». Eine deutliche Aufforderung an Europa, « sich zum Teufel zu scheren… »


Die Entscheidung der Athener Regierung, der Stimme der griechischen Bürgerinnen und Bürger Gehör zu verschaffen, hat die Gepflogenheiten der Europäischen Union erschüttert. Die Stimme des Volkes wird hier eher nicht berücksichtigt – man erinnere sich an 2005 und Frankreichs Einstellung zum Verfassungsvertrag. Diesmal war die Antwort der Wählerinnen und Wähler ebenso deutlich. Die Welt kommt – im Vergleich zur Vergangenheit beschleunigt – ins Wanken. Die Angst hat ganz offensichtlich das Lager gewechselt. Vor der Anhörung wurde sie als europäisches Propagandainstrument missbraucht, doch die Bevölkerung hielt friedlich aber bestimmt stand.


Der Sieg des  Widerstands und des deutlichen « Nein » eröffnet ein neues, zwar noch anfälliges Zeitalter, für das sich alle Demokraten und Widerständler gegen die strenge Sparpolitik jedoch jetzt schon einsetzen können! Es wäre absolut unzumutbar, wenn die europäische Obrigkeit einmal mehr das klare Signal ignoriert.


Mit diesem Sieg wird eine neue Demarkationslinie im Klassenkampf gezogen, der seit langer Zeit nicht mehr so deutlich spürbar war. Nach der jahrelangen Strangulierung des Sozialstaats brachte der Widerstand gegen neue Rentenkürzungen und Mehrwertsteuererhöhungen das Fass jetzt zum Überlaufen. Die politische Krise war zuerst vor allem eine soziale Krise. Die geforderte notwendige Umschichtung der Staatsschuld wird einen Politikwechsel im allgemeinen Interesse ermöglichen. Dabei geht es um eine entscheidende Herausforderung: Gemeingut gegen Bankenreichtum.


Europa kämpft für die falsche Seite

Im « Brüsseler» Europa, wie es von den Auslandskorrespondenten genannt wird, gibt es keinen Platz mehr für unsere Hoffnungen und Träume. Und dies vermutlich für lange Zeit. Vor dem Referendum hatte es die Schlacht bereits verloren. Weil Europa sich nicht mehr für die Demokratie einsetzt.  Viele haben es gar nicht bemerkt. Welche Verblendung! Die Masken sind jedoch gefallen, und was sich bei Einigen dahinter verbirgt, ist so entsetzlich, dass das Gesicht nur schwer zu wahren ist.

Selbstverständlich hätte Tsipras im Falle einer Niederlage abdanken müssen. 
Was lernen heute die aktiven Befürworter des «Ja» zum Europa – beispielsweise in der Kommission – aus diesem herben Rückschlag? Was muss aus dieser Sicht auf die Erklärung des Präsidenten des Europäischen Parlaments folgen, übrigens der einzigen EU-Institution, die aus der allgemeinen Direktwahl der Bürgerinnen und Bürger hervorgeht? Ein Volksvertreter,  der trotz seinen Wurzeln in der deutschen  Sozialdemokratie höchst selbstbewusst für eine Regierung plädiert, die sich aus... Technokraten zusammensetzt! Das betretene Schweigen seiner politischen Familie trägt nur zur Schwächung und Entwürdigung bei.

Die letzten Ereignisse haben Bewegung in die Reihen gebracht. Unerwartete Unterstützung kam von ausländischen politischen Kreisen, orthodoxen Wirtschaftsexperten und der USA-Präsidentschaft. Vor dem Hintergrund der Globalisierung stehen die europäischen Regierungen allein auf weiter Flur. Wer würde sich überhaupt noch mit ihnen im Kampf gegen ihre schwächsten Bevölkerungsgruppen verbünden? 

Offenbar die beherrschenden Medien! In Griechenland hat die Presse klar ihre Seite gewählt, wie in Frankreich im Jahr 2005. In der restlichen Union tragen Lügen, Archivbilder und Massenmanipulation zu einer regelrechten Propagandapresse bei.

Gegen die Rückkehr des Faschismus nach Europa

Warum haben die Banken, die hinter den Kulissen der Troika und der Medien die Fäden ziehen, ihre Marionetten nicht zurückgepfiffen? Warum lassen sie die Henne mit dem goldenen Ei ersticken? Kann es ernsthaft im Interesse der Gläubiger sein, den Schuldner eines langsamen Todes sterben zu lassen? Wohl kaum! Es sei denn die Schuld ist nur ein infamer Vorwand  für abscheuliche, unbegründete oder illegale Interessen

Der Wirtschaftswissenschaftler und Nobelpreisträger Joseph Stiglitz bestätigte erst kürzlich, dass er den Starrsinn der Gläubiger Griechenlands nicht nachvollziehen kann. Der scharfe Druck macht wirtschaftlich keinen Sinn und kann nur als Wille verstanden werden, Macht zu behaupten oder demokratische Entscheidungen zu erzwingen. Die Schuld wird zum Beherrschungsinstrument.

Mikis Theodorakis warnte: « Wenn wir nichts unternehmen, wird der Banken- und Finanzsektor dem Faschismus in Europa wieder Tür und Tor öffnen ». Das griechische Volk hat die Warnung verstanden. Es hat stolz erhobenen Hauptes ein unwürdiges Dasein verweigert.  Damit macht es den Weg frei.

Nico Cué
Generalsekretär