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L’heure est à l'optimisme. Laissons le pessimisme pour les temps meilleurs !

Nico Cué

«C’est le régime de Vichy, de Pétain, de Laval qui se débarrasse des Juifs allemands qui avaient fui le régime nazi en les rendant à Hitler en 1941-1942. Et l’on sait ce qu’il est advenu». Ainsi parle Hervé Hasquin, libéral libre et honnête, de la «collaboration» du gouvernement belge avec Khartoum en vue de rendre à la dictature qu’ils ont fuie des migrants soudanais. L’avertissement est lourd. Peut-il être évacué ?

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

D’abord et avant tout convient-il de saluer la résistance citoyenne de celles et ceux qui ont riposté concrètement en offrant gîte et couvert aux passagers clandestins du Parc Maximilien pour les protéger des rafles de Francken. Ces anonymes sont l’honneur de notre temps.

Réfléchir ensuite au poids des mots de l’historien. Le fascisme se nourrit à deux mamelles : le mépris et l’intérêt des puissants. Albert Camus écrit dans « L’homme révolté » : «Le fascisme, c’est le mépris (…) toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme.» Dans «Fascisme et grand capital», Daniel Guérin souligne lui : «La bourgeoisie recourt à la solution fasciste pour se protéger moins contre les troubles de la rue que contre les troubles de son propre système». Ces textes doivent inspirer l’analyse de notre époque.

Mépris

Quel mot caractérisera mieux le discours de Francken et sa politique faite de rapatriements forcés – dont celle, en 2016, du porte-parole afghan des réfugiés occupant l’église du Béguinage -, de bavures twittosphériques (de la stigmatisation de l’action d’ONG secourant des migrants en Méditerranée jusqu’à l’organisation d’un sondage bidon proposant un tri des réfugiés selon leur religion) et aujourd’hui de collaboration avec un régime dont le maître fait l’objet de condamnations pour crimes de guerre et… génocide. Le gouvernement fait corps et le MR monte au créneau pour banaliser le mal. D’autres pays européens ne feraient pas mieux ? Si la turpitude des autres vaut absolution, alors pourquoi pas rétablir la peine de mort ou la censure, interdire l’avortement… Cet argument ne vaut rien : il justifie juste le consentement libéral à la politique du mépris. Il marginalise, surtout, les objections de conscience à la « Hervé Hasquin ».

LES ENTREPRISES NE CONTRIBUENT PLUS
Qui sert ce pouvoir ? Le roi règne, le gouvernement gouverne… Est-ce dans l’intérêt des dépositaires de la souveraineté ? En théorie, le peuple est souverain. En pratique, le doute grandit.

La FGTB vient de publier son baromètre socio-économique annuel. On y apprend qu’entre 2015 et 2016, les revenus des travailleurs ont progressé de… 0,3%. Dans le même temps, ceux des dirigeants des entreprises du Bel 20 de… 13%. Entre 2014 et 2015, les dividendes versés par les entreprises à leurs propriétaires ont, eux, progressé de 41% !

Toute la réforme des pensions menée sous Michel 1er était contenue dans le « master plan » de la FEB de 2004, nous l’avons déjà écrit ici. La presse des derniers jours nous informe que le budget 2018 a été construit sur les projections de croissance de la même organisation patronale. Et pas sur celles, plus modestes, de la Banque nationale et du Bureau du Plan. C’est illégal mais cela tronque de quelques centaines de millions les prévisions de recettes. Le gouvernement fait fort : au lieu d’adapter sa politique à la croissance de l’économie, il tord le thermomètre pour l’ajuster à ses décisions. Cette escroquerie restera-t-elle impunie ?

Il apparaît par ailleurs que la recette de l’impôt des sociétés équivaut à peine aux cadeaux fiscaux et parafiscaux octroyés par ce gouvernement aux entreprises. En valeur absolue, elles ne contribuent donc plus au financement des besoins collectifs (infrastructures, soins de santé, enseignement…). Ce qui n’empêche pas la FEB d’avoir un avis tranché sur la manière dont l’Etat utilise des moyens fournis par… les autres. Nous, en l’occurrence. A travers MR et N-VA, la FEB dicte la politique que nous finançons seuls.

Une anecdote vaut parfois une longue démonstration. On apprend que l’ancienne présidente du «syndicat» des employeurs, baronne fraîche émoulue, loue dorénavant à la Donation royale, pour ses besoins «domestiques» sans doute, le château du Stuyvenberg, ancienne résidence de Fabiola et d’Elisabeth… Pour rappel, Madame Sioen présidait le «Groupe des dix» au moment du blocage des salaires. Elle semble n’en avoir pas trop souffert, elle.

L’illusion démocratique est si puissante que ses thuriféraires continuent de marteler jusqu’à l’extinction de voix que les résistants, militants ou grévistes sont des « preneurs d’otage ». Ces idioties-là ne résistent pas au bon sens. Raison qui justifie un grand optimisme. Laissons donc le pessimisme pour les temps meilleurs !

Nico Cué
Secrétaire général


ZEIT FÜR OPTIMISMUS. SPAREN WIR UNS DEN PESSIMISMUS FÜR BESSERE ZEITEN AUF!

« Das Regime von Vichy, Pétain, Laval entledigte sich der deutschen Juden, die vor den Nazis flüchteten, indem es sie Hitler 1941-1942 auslieferte. Und wir wissen was dann geschah ». So sprach Hervé Hasquin, aufrichtiger und freier Liberaler, über die « Kollaboration » der belgischen Regierung mit Khartum und die Auslieferung der sudanischen Flüchtlinge an die Diktatur, vor der sie flohen. Eine schwerwiegende Warnung. Kann man sie wirklich einfach in den Wind schlagen?

Zuallererst muss unbedingt der Widerstand der Bürgerinnen und Bürger sowie all derer gelobt werden, die tatsächlich handelten und den blinden Passagieren des Parc Maximilien Unterkunft und Verpflegung anboten, um sie vor Franckens Razzien zu schützen. Diese anonymen Helferinnen und Helfer machen unserer Zeit alle Ehre.

Nun lassen wir doch die Worte des Historikers auf uns wirken. Faschismus nährt sich aus zwei Quellen: Verachtung und das Interesse der Mächtigen. Albert Camus schreibt in « Der Mensch in der Revolte »: « Der Faschismus ist in der Tat die Verachtung. Umgekehrt bereitet jede Form der Verachtung, in die Politik eingedrungen, den Faschismus vor oder führt ihn ein. » In seinem Werk « Faschismus und Großkapital » hebt Daniel Guérin hervor: « Die Bourgeoisie wählt die Lösung des Faschismus, weniger um sich vor den Straßenunruhen als vor den Unruhen im eigenen System zu schützen ». Diese Schriften begleiten uns bis in die heutige Epoche.

Verachtung. Welcher Begriff kennzeichnet Franckens Aussagen und Politik der Zwangsrückführungen besser – beispielsweise des afghanischen Sprechers der Flüchtlinge, die 2016 die Kirche des Beginenhofs besetzten – die Twitter-Entgleisungen (von der Anprangerung der NGOS, die im Mittelmeer Flüchtlinge vor dem Ertrinken retten bis zur Veranstaltung von fingierten Umfragen mit dem Ziel, Flüchtlinge nach ihrer Religion auszusortieren) und heute die Kollaboration mit einem Regime, dessen Führer wegen Kriegsverbrechen und ... Massenmord verurteilt wurde. Die Regierung steht im Schulterschluss und MR verharmlost das Übel. Andere europäische Länder würden es auch nicht anders machen? Wenn das schändliche Handeln Anderer Absolution verleiht – warum dann nicht gleich die Todesstrafe oder Zensur wieder einführen, die Abtreibung verbieten... Dieses Argument ist irrelevant: es rechtfertigt lediglich das Einverständnis der Liberalen mit der menschenverachtenden Politik. Es verdrängt die moralischen, auch von « Hervé Hasquin » geäußerten Einwände.

DIE UNTEREHMEN LEISTEN KEINEN BEITRAG MEHR

Wem nützt diese Macht? Der König herrscht, die Regierung regiert... Liegt dies wirklich im Interesse der Verwahrer der Souveränität? Theoretisch ist das Volk souverän. In der Praxis werden Zweifel laut.

Die FGTB hat soeben den jährlichen sozioökonomischen Barometer veröffentlicht. Daraus geht hervor, dass zwischen 2015 und 2016 das Einkommen der Beschäftigten um gerade mal 0,3% gestiegen ist. Im selben Zeitraum stieg das Einkommen der Firmenchefs des Bel 20 um 13%. Zwischen 2014 und 2015 wuchsen die Dividenden der Anteilseigner um 41%!

Die komplette Rentenreform unter Michel I. gehörte zum « Masterplan » des VBU aus dem Jahre 2004, davon wurde hier schon berichtet. Die Presse berichtet aktuell, dass der Haushalt 2018 auf den Wachstumsprognosen genau dieses Arbeitgeberverbandes beruht. Nicht auf den bescheideneren Prognosen der Nationalbank und des Planbüros. Dies ist nicht nur illegal, sondern führt auch zu einer Verfälschung der Prognosen um mehrere Hunderte Millionen. Die Regierung hat sich hier selbst übertroffen: Anstatt ihre Politik dem Wirtschaftswachstum anzupassen verbiegt sie das Barometer, bis es zu ihren Entscheidungen passt. Bleibt dieser Betrug ungeahndet?  

Offenbar entsprechen die Unternehmenssteuereinnahmen im Übrigen ohnehin kaum den Steuergeschenken und anderen Vorzügen, die den Unternehmen von dieser Regierung erteilt wurden. In absoluten Zahlen tragen diese also nicht mehr zur Finanzierung der kollektiven Bedürfnisse bei (Infrastruktur, Gesundheitsfürsorge, Bildung,...). Das hindert den VBU keineswegs daran, sich kraftvoll über die Zuteilung der öffentlichen Mittel zu äußern, die von anderen erzeugt werden. Nämlich von uns. Über MR und N-VA zwingt der VBU seine Politik auf, die wir allein finanzieren.

Eine Anekdote ist manchmal anschaulicher als lange Beweisführungen. So erfahren wir, dass die ehemalige Vorsitzende der « Arbeitgebergewerkschaft », eine frischgebackene Baronin, jetzt der Königlichen Stiftung ihr Schloss zu Stuyvenberg vermietet  - die ehemalige Residenz Fabiolas und Elisabeths –zweifellos für deren « häusliche » Bedürfnisse. Frau Sioen leitete übrigens auch die « Gruppe der Sechs » als die Löhne eingefroren wurden. Sie selbst scheint darunter nicht allzu sehr gelitten haben.

Die Illusion der Demokratie ist so mächtig, dass deren Verfechter sich über die « Geiselnehmer », die Widerständler, Aktivisten und Streikenden unermüdlich den Mund fusselig reden. Dieser Unsinn hält jedoch dem gesunden Menschenverstand nicht stand. Dies stimmt uns optimistisch. Sparen wir uns den Pessimismus für bessere Zeiten auf!

Nico Cué
Generalsekretär MWB