La loi sur la flexibilité va changer tout le système de travail dans les entreprises, mais aussi les formes de travail puisque les travailleurs n’auront plus de liberté de choix quant à leurs horaires et surtout quant à la prestation d’heures supplémentaires. Ils devront les prester, et sans sursalaire…
Dans la métallurgie, il y a deux sortes de travail : le travail « sédentaire » et le travail « itinérant ». Ce dernier est spécifique puisque les travailleurs travaillent chez des clients, ils se rendent tous les jours dans des entreprises « donneuses d’ordres » pour y effectuer des travaux au forfait ou en régie.
Ce sont les sous-traitants où les « travailleurs des services » comme on les appelle aussi.
Non seulement ils travaillent avec les contraintes et les exigences de l’entreprise mais aussi avec celles des clients qui, à leur tour, dépendent d’actionnaires qui exigent du rendement, donc des bénéfices de plus en plus importants.
La loi Peeters, si elle passe, va permettre tous les abus sur les chantiers, puisque les clients vont être de plus en plus difficiles sur les prix et surtout sur les délais nonobstant les dégâts occasionnés dumping social.
Les travailleurs de chantiers seront de plus en plus appelés à prester des heures supplémentaires ou complémentaires (on ne sait même plus comment on devra les appeler), qu’ils devront récupérer par après quand le travail diminuera, car les investissements se font très rares et par périodes.
Ces travailleurs qui se lèvent tous les matins à des heures impossibles et parcourent d’innombrables kilomètres pour se rendre sur les chantiers, qui travaillent dans des conditions très dures et refont le chemin inverse en fin de la journée, qui sont partis entre 10 et 14 heures de chez eux… devront supporter des journées encore plus longues.
Ne parlons même pas des conditions de travail, de la sécurité et du stress qui va augmenter et générer maladies professionnelles et accidents du travail.
Le salaire des travailleurs itinérants est divisé en deux parties : le salaire horaire et les «déplacements». Quand avec cette loi ils travailleront 45 heures la semaine, ils toucheront leur salaire d’une semaine normale et les journées où ils récupèreront, ils ne toucheront que la partie «salaire horaire», ce qui représente une perte sèche de 20 à 30%.
Cette loi sur la flexibilité va mettre en danger toutes les libertés des travailleurs, leurs droits, leur vie familiale, leur santé et surtout elle va compromettre tout le modèle social et créer une jungle sociale pour nos enfants.
Nous devons réagir dès maintenant, nous devons mettre en place une campagne de mobilisation forte passant par une information sur les vrais dangers de cette loi et préparer ainsi la riposte qui devra être à la hauteur de ce que l’on veut imposer aux travailleurs.
Koumbounis Constant
Délégué FGTB chez Engie Fabricom