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Sortie de route

Nico Cué

La démocratie est un chemin étroit, escarpé, sinueux. Charles Michel, pilote « sous influence » de l’Etat « De Wever », nous précipite dans le ravin… Les dégâts collatéraux d’une politique fermement inhumaine à l’égard des étrangers s’amplifient dangereusement. Nous vivons en direct un changement de régime. Qu’en pense le patronat ?

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

Il est devenu très compliqué de qualifier, avec précision, sans atteindre d’emblée le « point Godwin », un système politique qui remet en cause l’inviolabilité du domicile, qui collabore avec les pires dictatures pour leur renvoyer, au mépris des Droits de l’Homme, des hommes et des femmes qui les ont fuies... Une société où le secret des communications privées n’est plus automatiquement protégé et où une forme de censure peut être établie en l’espace de deux clics. Un Etat où la Justice ne dispose plus des moyens de ses fins. Un pays où la délation serait bientôt rémunérée ? « C’est Vichy ! », constatait, in tempore non suspecto, un libéral raisonnable.

La « loi Godwin » énonce le constat que plus une discussion dure, plus grande devient la probabilité de l’apparition d’une référence aux pires heures de l’Histoire, au fascisme… Elle est, généralement, brandie en vue de disqualifier des rapprochements foireux. Résistons-y donc. Mais comment définir exactement ce qui se produit sous nos yeux depuis des mois ?
Suite aux mensonges du Secrétaire d’Etat à la migration et à la collection de provocations qu’il enrichit à coup de tweets ou de collaborations avec la dictature soudanaise, le gouvernement a vacillé sur ses bases. L’hypothèse d’une chute aurait même été évoquée, entre la poire et le fromage sans doute, chez Bruneau où Didier Reynders et De Wever semblent avoir leurs habitudes. L’idée n’aurait pas plu au Premier ministre, lit-on dans les journaux « généralement bien informés ». Depuis, on dirait qu’il ne cesse de se prendre les pieds dans le tapis, de mélanger ses pinceaux, de perdre ses nic-nac.

DIVERSIONS
Les tentatives de diversions du gouvernement fédéral se heurtent à une résistance qui va grandissante. Des citoyens organisent une solidarité concrète qui supplée aux carences des pouvoirs publics pour héberger des étrangers en transit chez nous. Ils ont réussi à empêcher une rafle d’ampleur dans le Parc Maximilien en organisant une énorme chaîne de solidarité. Ils avaient été alertés par des personnes impliquées dans la préparation de cette opération.

Signe qu’un malaise croît y compris chez certaines personnes en charge de la mise en œuvre de la politique répressive de la majorité.  Dans la foulée, celle-ci a déposé un texte visant à dépénaliser/légaliser le viol du domicile où seraient réfugiés des personnes qui se seraient rendues responsables d’un… délit administratif (le séjour illégal, par exemple). Le tollé est général et singulièrement au niveau de la magistrature. La résistance prend corps.

Notons, incidemment, que dans la course à l’immonde, une palme du déshonneur échoit au ministre Ducarme qui a annoncé sa volonté de durcir l’accès à des soins prétendus de « confort » pour les réfugiés.

(SE) MAINTENIR
Rien pourtant ne semble éteindre l’incendie qui déstabilise l’équipe fédérale au service des intérêts N-VA. Si bien que le shérif d’Anvers qui passe aujourd’hui pour « un des intellectuels importants de Flandre » est lui-même descendu dans l’arène. Il a publié une carte blanche enjoignant « la gauche » de choisir entre « des frontières ouvertes » ou la sauvegarde de la sécurité sociale. Sa démarche est cousue de fil blanc : mettre en concurrence les pauvres gens, ceux qui dépendent de la sécu et ceux qui ont besoin de notre hospitalité. Sauf qu’en l’occurrence, c’est tout faux. Si des personnes refusent d’entrer chez nous dans la procédure d’asile, c’est bien qu’ils n’ont pas l’intention de s’installer ici ! Leur objectif reste de gagner l’Angleterre. Et qui les en empêche, sinon le gouvernement belge lui-même qui gère chez nous les frontières de la Grande-Bretagne pour le compte de Mme May ?

Que pensent les patrons de tout ce remue-ménage ? C’est peu dire qu’ils n’affichent guère d’état d’âme vis-à-vis des problèmes éthiques que pose la gestion politique du dossier de l’accueil des réfugiés. Dans une interview publiée par la Libre Belgique, le 10 janvier, en pleine crise, le boss de la FEB, Pieter Timmermans déclarait : « Le bilan du gouvernement est positif. Il faut continuer jusqu’au bout ». Circulez, il n’y a rien à voir. « Il y a encore bien des choses à réaliser dans cette législature : régler les pénuries sur le marché du travail, les questions de mobilité, boucler le pacte énergétique, le pacte d’investissement… Voilà quatre très grands chantiers. Ce n’est pas le moment de faire tomber le gouvernement. »

Devant les enjeux économiques, que pèsent les droits de l’Homme ?
La question nous ramène « au point Godwin »… A la fin de l’Histoire, Charles Michel aura tout perdu. En commençant par l’honneur…

Nico Cué
Secrétaire général

 

ACHTUNG, AUSFAHRT!

Die Demokratie ist ein schmaler, steiler, kurviger Weg. „Unter Einfluss“ des „De Wever“-Staates schlittert unser Fahrer, Charles Michel, scheinbar unaufhaltsam auf den Abgrund zu ... Die Kollateralschäden einer entschlossen unmenschlichen Ausländerpolitik weiten sich gefährlich aus. Wir erleben einen Regime-Wechsel live und in Farbe. Wie denkt die Arbeitgeberschaft darüber?

Es erweist sich als zunehmend kompliziert, ein politisches System, das die Unverletzlichkeit der Wohnung infrage stellt oder das mit den schlimmsten Diktaturen kooperiert, um ihnen unter Missachtung der Menschenrechte Männer und Frauen zurückzuschicken, die zuvor von dort geflohen sind, präzise zu umschreiben, ohne in die Nähe des „Godwin-Punktes“ zu geraten ... Eine Gesellschaft zu charakterisieren, in der die Vertraulichkeit privater Mitteilungen nicht mehr automatisch geschützt ist und in der mit zwei Klicks eine Art Zensur erhoben werden kann. Einen Staat, in dem die Justiz nicht mehr über die Mittel zum Zweck verfügt. Ein Land, in dem Denunzierung demnächst vielleicht sogar mit Geld bezahlt wird? „Das sind ja Vichy-Verhältnisse!“ brachte es ein mit gesundem Menschenverstand gesegneter Liberaler unlängst auf den Punkt.

Das „Godwin-Gesetz“ besagt, dass im Verlauf längerer Diskussionen die Wahrscheinlichkeit steigt, dass irgendjemand einen Nazi-Vergleich einbringt ... Im Allgemeinen wird dieses Gesetz ironisch zitiert, um unangebrachte Parallelen zu entkräften. Lassen wir uns also nicht zu solchen Vergleichen herab. Aber wie genau soll man dann das definieren, was sich seit Monaten vor unseren Augen abspielt?

Mit seinen Lügen und der Sammlung von Provokationen, die er per Tweet oder durch seine Zusammenarbeit mit der sudanesischen Diktatur in schöner Regelmäßigkeit erweitert, hat der Staatssekretär für Migration die Regierung in ihren Grundfesten erschüttert. Hinter vorgehaltener Hand soll sogar der mögliche Fall der Regierung erwähnt worden sein. Wahrscheinlich zwischen Käse und Williams-Birne im Sterne-Restaurant „Bruneau“, wo Didier Reynders und Bart De Wever zu den Stammkunden zu zählen scheinen. Eine Idee, die dem Premierminister angeblich nicht gefallen hat, wie „im Allgemeinen wohlinformierte“ Zeitungen berichteten. Seitdem scheint er ständig über den Teppich zu stolpern, sich zu verheddern und den Faden zu verlieren.

ABLENKUNGSMANÖVER
Die Ablenkungsversuche der Föderalregierung stoßen auf immer größeren Widerstand. Um dem Mangel an öffentlich bereitgestellten Unterkünften für Fremde auf der Durchreise Abhilfe zu schaffen, zeigen Bürger gelebte Mitmenschlichkeit. Mit einer riesigen Kette der Solidarität haben sie es geschafft, eine Großrazzia im Parc Maximilien zu verhindern. Sie waren von Personen gewarnt worden, die an der Vorbereitung des Einsatzes beteiligt waren. Ein Anzeichen von wachsendem Unbehagen selbst unter denjenigen, die für die Umsetzung der Repressionspolitik der Mehrheit zuständig sind? Letztere hat vorsichtshalber gleich einen Gesetzesvorschlag hinterlegt, um Hausfriedensbruch in dem Fall zu legalisieren/ straffrei zuzulassen, wo sich in dem Haus Personen befinden, die eine ... Ordnungswidrigkeit (z.B. illegaler Aufenthalt) begangen haben. Ein allgemeiner Aufschrei hallt durch das Land. Am lautesten von Seiten der Justiz. Der Widerstand nimmt Gestalt an.

Nebenbei sei noch bemerkt, dass ein (Un)Ehrentitel beim Wettlauf der Widerwärtigkeiten auch Minister Ducarme gebührt, der die Absicht bekundet hat, Flüchtlingen den Zugang zu „leichten therapeutischen Maßnahmen“ zu erschweren.

NICHT NACHGEBEN
Jedes Mittel scheint wirkungslos gegen den lodernden Brand, der die Föderalregierung im Dienst der N-VA derzeit bedroht. Daran ändert auch der Umstand nichts, dass der Sheriff von Antwerpen, „einer der größten flämischen Intellektuellen“, höchstpersönlich zum Feuerlöscher greift. Mit einem Freibrief fordert er „die Linke“ auf, zwischen „offenen Grenzen“ und dem Erhalt der Sozialen Sicherheit zu wählen. Seine Absicht besteht eindeutig darin, Konkurrenz zu schaffen – zwischen der armen Bevölkerungsschicht, die von der Sozialhilfe abhängt, und den Menschen, die unsere Gastfreundschaft brauchen. Nur, dass seine Argumentation jeglicher Grundlage entbehrt. Wenn Leute es ablehnen, bei uns ein Asylverfahren zu beantragen, dann doch wohl, weil sie eben nicht vorhaben, sich bei uns niederzulassen? Ihr Ziel bleibt England! Und wer hindert sie daran, dorthin zu gelangen? Niemand anders als die belgische Regierung, die im Interesse von Frau May die britischen Grenzen schützt.

Was halten die Arbeitgeber von dem ganzen Durcheinander? Gelinde gesagt, bereiten ihnen die ethischen Probleme, die sich aus dem politischen Umgang mit der Aufnahme von Flüchtlingen ergeben, keine schlaflosen Nächte. In einem Interview, das am 10. Januar, also mitten in der Krise, in la Libre Belgique veröffentlicht wurde, erklärte der Big Boss des belgischen Unternehmerverbands FEB, Pieter Timmermans: „Die Bilanz der Regierung ist positiv. Jetzt gilt es, die Sache durchzuziehen.“ Weitergehen, da gibt's nichts zu sehen. „Die laufende Legislaturperiode hält noch einiges an Aufgaben bereit: Angebot und Nachfrage am Arbeitsmarkt ausgleichen, die Mobilitätsprobleme lösen, den Energiepakt und den Investitionspakt unter Dach und Fach bringen ... das sind vier ganz große Baustellen. Ein schlechter Zeitpunkt, die Regierung zu Fall zu bringen.“

Wie schwer wiegen schon Menschenrechte angesichts wirtschaftlicher Herausforderungen?
Die Frage führt uns unweigerlich zurück zum „Godwin-Punkt“ ... und Charles Michel steht kurz davor, alles zu verlieren. Nicht zuletzt seine Ehre ...

Nico Cué
Generalsekretär