Entre 2003 et 2011, un métallo a dirigé le Brésil. Il a changé le pays et la vie de millions de pauvres. Il vient d’être jeté en prison… Pour la bourgeoisie, il faut absolument éviter qu’il gagne à nouveau les élections présidentielles organisées cette année. Pouvons-nous nous taire ?
(siehe Deutsche Fassung unten)
Lula, président, s’est fait le champion de la démocratie participative. Il a mis fin aux politiques d’austérité. Combattu la pauvreté et la faim dans son pays. Rendu accessibles à tous les médicaments essentiels. Sa politique a considérablement changé le pays et a permis un redressement économique spectaculaire. Son bilan n’a sans doute pas été parfait mais à 73 ans, les sondages le créditent d’une cote de popularité qui en fait le favori incontesté des prochaines présidentielles organisées cette année encore. Le peuple continue de le porter à bout de bras. Il sait ce qu’il lui doit même si le candidat du parti des travailleurs et Dilma Rousseff qui lui a succédé en 2011 n’ont pas gagné toutes leurs batailles et notamment celle contre la corruption.
Pour l’élite brésilienne, la droite et ses appendices extrémistes, la perspective d’un retour du leader ouvrier aux commandes n’est tout simplement pas envisageable. Un procès en sorcellerie a été monté de toutes pièces pour l’en écarter.
Et pour nous en informer, les médias européens se satisfont, misérablement, de relayer la communication des cinq groupes de presse locaux. Ils sont tous aux mains d’une poignée à peine de grandes fortunes brésiliennes. Nous voilà donc servis !
En réalité, un véritable coup d’Etat se déploie dans le pays depuis 2014. A force de procès sans preuve et de « présomption de culpabilité », la justice locale s’est mise au service des intérêts des puissants pour réduire l’influence de l’ancien syndicaliste. La manœuvre pourrait permettre rien moins que l’accession au pouvoir d’une… extrême droite ! L’affaire n’est pas encore faite mais Luiz Inacio Lula da Silva est, lui, derrière les barreaux depuis le 7 avril.
Cela se produit dans une certaine indifférence de l’opinion publique occidentale… Comme si déjà, la démocratie n’était plus un enjeu digne d’intérêt.
Sourds, muets et aveugles ?
En sommes-nous déjà réduits au stade de la figurine des trois singes : sourds, muets et aveugles ?
Le monde va mal. Des rapports confirment que le niveau de la violence globale diminuerait. Pourtant, un sentiment d’insécurité sociale gagne du terrain, partout sur la planète. Comment en irait-il autrement dès lors qu’un capitalisme à bout de souffle épuise de plus en plus violemment les femmes et hommes, les ressources et l’environnement, la vie tout simplement ?
La prédation et la « loi de la jungle », la compétition de tous contre tous, carbonisent les systèmes de protection et solidarité. Elles dopent jusqu’à l’explosion les logiques d’inégalité. La droite et ses extrêmes tirent les marrons du feu dans une certaine fébrilité. Là où des scrutins démocratiques ont cours, comme en Italie ou en Hongrie ; ailleurs aussi, comme en Turquie ou sur le pourtour méditerranéen…
Dans le même temps qu’on focalise notre attention sur les « news brûlantes » syriennes probablement rédigées à la même encre que celle des armes chimiques de Saddam Hussein ou celle des charniers de Timisoara, les regards sont détournés de conflits moins… « porteurs » ? Rappel salutaire en ces temps de « drôle de guerre » : la vérité reste la première victime des conflits armés.
Pourquoi le sort des Palestiniens pour partie parqués dans un camp de concentration gigantesque dénommé « Bande de Gaza » nous laisse-t-il aussi indifférent ? L’armée israélienne fait, là, un carton sur des manifestants pacifiques ! On ne nous en dit pas plus sur les militaires qui désobéissent et refusent de tirer…
Qui nous parle des expériences démocratiques, féministes et multiculturelles menée dans le Rojava, au nord de la Syrie, et des exactions turques à Afrin ? Ces Kurdes qui y vivent et les peuples de la région ont participé activement à l’écrasement de Daesh en repoussant notamment les terroristes à Kobané et à Raqqa. Depuis janvier, notre allié au sein de l’Otan, Erdogan, fait bombarder cette région et une révolution portée… par des femmes essentiellement !
Le silence de nos pantoufles précède, en général, le bruit de bottes !
Nico Cué
Secrétaire général
Mäuschenstille vor dem Stiefelschritt
Zwischen 2003 und 2011 war ein Metaller Brasiliens Präsident. Er änderte das Land und das Leben von Millionen Menschen. Er wurde soeben ins Gefängnis geworfen… Die Bourgeoisie will seinen erneuten Sieg bei den Präsidentschaftswahlen in diesem Jahr um jeden Preis verhindern. Dürfen wir noch schweigen?
Der Präsident Lula war ein Meister der partizipativen Demokratie. Er beendete die Sparpolitik. Bekämpfte Armut und Hunger in seinem Land. Verschaffte allen Zugang zu grundlegenden Arzneimitteln. Seine Politik veränderte das Land tiefgreifend und ermöglichte zugleich einen spektakulären Wirtschaftsaufschwung. Seine Gesamtbilanz mag nicht perfekt ausfallen, aber mit 73 Jahren erfreut er sich den Umfragen zufolge so großer Beliebtheit, dass er bei den Präsidentschaftswahlen noch in diesem Jahr als Favorit gilt. Das Volk unterstützt ihn weiterhin voll und ganz. Er weiß, was er ihm schuldig ist, auch wenn der Kandidat der Arbeiterpartei und seine Nachfolgerin ab 2011, Dilma Rousseff, nicht alle Kämpfe gewonnen haben, vor allem den Kampf gegen Korruption.
Aus Sicht der brasilianischen Elite des rechten bis rechtsextremen Flügels ist die Rückkehr des Vertreters der Arbeiterpartei an die Landesspitze schlicht und einfach undenkbar. Ein Hexenprozess wurde inszeniert, um ihn zu verdrängen.
Die europäischen Medien geben sich bei der Berichterstattung leider keine Mühe - sie verbreiten nur die jämmerlichen Nachrichten von fünf lokalen Medienhäusern. Diese befinden sich alle in der festen Hand einer knappen Handvoll schwerreicher brasilianischer Familien. Ein schönes Schlamassel!
In Wirklichkeit spielt sich seit 2014 ein echter Staatstreich im Lande ab. Im wachsenden Takt der Scheinprozesse und « Schuldvermutungen » bedient die lokale Justiz die Interessen der Reichen und Mächtigen, um den Einfluss des ehemaligen Gewerkschafters zu verringern. Diese Machenschaften könnten nicht weniger als die Machtübernahme des rechtsextremen Flügels auslösen! Die Sache ist noch nicht geregelt, aber inzwischen sitzt Luiz Inacio Lula da Silva immerhin seit dem 7. April hinter Gittern.
Die westliche Welt sieht gleichgültig zu, man könnte fast meinen, die Demokratie verdiene kein öffentliches Interesse mehr.
Nichts sehen, nichts hören und nichts sagen?
Ist es tatsächlich schon so wie mit den drei Affen: nichts sehen, nichts hören und nichts sagen?
Der Welt geht es nicht gut. Aus Studien geht hervor, dass die Gewalt auf globaler Ebene zurückgeht. Und dennoch macht sich auf dem gesamten Planeten ein soziales Unwohlsein breit. Und dies ist angesichts des entkräfteten kapitalistischen Systems, das Frauen und Männer, die natürlichen Ressourcen und schlicht gesagt das Leben immer brutaler ausbeutet, durchaus berechtigt.
Das Gesetz des Stärkeren oder « Gesetz des Dschungels », der Wettbewerb aller gegen alle höhlen die Schutz- und Solidaritätssysteme völlig aus. Die Ungleichheit nimmt absurde Ausmaße an. Der rechte bis rechtsextreme Flügel holt nicht ohne eine gewisse Hektik die Kohlen aus dem Feuer. Überall wo demokratische Wahlen laufen, wie in Italien oder Ungarn, und auch anderswo, wie in der Türkei oder im Mittelmeerraum...
Während wir unsere Aufmerksamkeit gebannt auf die « brandneuen News » aus Syrien richten, die wahrscheinlich aus derselben Quelle stammen wir die Presseberichte über Saddam Husseins chemische Waffen oder die Massengräber von Timisoara, wendet sich der Blick von weniger … « einbringenden » Nachrichten ab? Eine heilsame Erinnerung mitten in diesem « komischen Krieg »: die Wahrheit fällt bewaffneten Konflikten zuallererst zum Opfer.
Warum lässt uns das Schicksal der Palästinenser, die in ein riesiges Konzentrationslager, den sogenannten Gazastreifen, abgeschoben werden, derart kalt? Dort, wo die israelische Armee bei friedlichen Demonstrationen Riesenerfolge erzielt! Genauso wenig wird über die Soldaten berichtet, die sich weigern zu schießen…
Und wer berichtet über die demokratischen, feministischen und multikulturellen Erfahrungen im nordsyrischen Rojava, oder die türkischen Ausschreitungen in Afrin? Die dort lebenden Menschen, darunter auch die Kurden, haben ISIS aktiv bekämpft und die Terroristen in Kobanê und Raqqa zurückgedrängt. Seit Januar bombardiert unser NATO-Bündnispartner Erdogan diese Region, und damit eine Revolution, die vor allem von … Frauen getragen wird!
Auf unsere Mausestille folgt der Lärm der Soldatenstiefel!
Nico Cué
Generalsekretär