La justice de classe rattrapée par un «scandale d’Etat». Des suffrages-surprises en France comme aux USA. On dirait que les peuples ont l’intention de reprendre leur pouvoir de choisir. La droite panique et crie au populisme…
(siehe Deutsche Fassung unten)
Le MR pédale dans la semoule. Tout est perdu, même l’honneur. Le gouvernement va s’accrocher. Aux yeux des électeurs de Wallonie et de Bruxelles, ce parti symbolise l’Etat fédéral. Il a décidé seul, en 2014, fort d’à peine 25% des voix francophones de s’acoquiner avec l’ensemble de la droite fréquentable du nord du pays : les nationalistes, les chrétiens et les libéraux flamands. Pour faire quoi ? Le contraire de ce qu’il avait annoncé. « Jamais avec la NVA », disait Charles Michel. Avant. «Pas de saut d’index avec nous». Il l’a fait avec eux. « La hausse de la TVA ? Non, non… » Troisième renoncement des libéraux. Pour le MR, les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient.
C’est sans doute aussi ce que pensent, aujourd’hui, les électeurs de Trump aux USA.
La saga du « Kazakhgate » noircit plus encore la réputation et l’éthique d’un grand parti qui jouait les « pères la morale » au moment où la Justice a entamé à vif la dissection du PS carolo… Pour finir par blanchir à peu près tous ceux dont les libéraux de Chastel réclamaient la tête, à l’époque. Ici, le pot de confiture dans lequel le MR semble avoir mis le doigt, la main et peut-être le bras, c’est bien l’organisation d’une justice de classe qui permet à ceux qui ont du fric d’éviter le banc de l’infamie et le passage par la case « prison » ou en tout cas celle des tribunaux. Dans ce dossier, un élu MR au moins, roulait, sur commande de l’Elysée, pour un milliardaire, frais émoulu « belge de papier »… comme disent les salauds à propos de travailleurs immigrés ! Sa naturalisation avait été chaudement recommandée par un bourgmestre brabançon, lui-même aujourd’hui impliqué dans un autre dossier puant. Cet homme d’affaire était soupçonné de corruption, de faux et usage de faux, d’association de malfaiteurs… Ce n’était pas un minimexé fraudeur, un chômeur cohabitant se déclarant isolé, pas un travailleur en chômage économique qui n’a pas noirci correctement sa carte bleue. Non, c’est un type qui a versé 23 millions de transaction financière pour éviter d’être jugé. Et pour lui permettre ce passe-droit légalement organisé, on dirait que le MR a contribué à bidouiller - avec d’autres complicités sans doute - la législation. Et un de ses élus, avocat de Sarko, aurait été rémunéré pour ses interventions environ 2000€ l’heure. Soit au moins 222 fois le salaire horaire minimum garanti aux travailleurs… de plus de 21 ans. On va voir si, dans ce gouvernement, le MR (et la FEB dont il est le bras armé) va accepter de réduire ce grand écart à l’occasion des négociations du prochain accord interprofessionnel…
Entre le pire et l’ « un peu moins pire »…
Les sondages aussi pédalent dans la semoule. Les électeurs sont de moins en moins prévisibles. La démocratie retrouve le goût du risque. On dirait que ça ne plaît pas à tout le monde. La droite française a organisé une « primaire » qui a eu toutes les allures et toutes les attentions médiatiques d’une « présidentielle » avant l’heure. Le client de Me Dedecker a été sorti à la surprise générale. Celle des sondeurs, en tous cas.
L’élection de Trump aux USA a de la même manière déjoué toutes leurs prédictions. Les électeurs sont facétieux. A terme, ça ne va plus le faire pour les commanditaires des enquêtes pré-électorales… Si les solutions portées par le milliardaire en marge d’un « establishment » qui ne devrait pas tarder à le recycler ne sont pas défendables, les interrogations que sa candidature et son succès posent sont des vraies questions qui touchent aux marges laissées à la démocratie. Entre le « pire » et l’ « un peu moins pire », faut-il s’étonner que l’électorat renverse la table ? Les sondages indiquent que si les démocrates avaient opté pour une alternative crédible, Bernie Sanders, ils auraient remporté le scrutin. Mais ce ne sont que des sondages ?
Dans le monde du travail et l’organisation de l’économie, nous ne sommes pas sortis de l’ancien régime. La décision politique est normalement structurée sur d’autres valeurs. Les travailleurs n’ont pas leur mot à dire dans les choix des entreprises. En politique, ils ont l’opportunité de ruer dans les brancards quand l’offre d’alternative n’est pas crédible et que la volonté de changement est forte. Les âmes bien nées parlent alors de populisme. C’est la leçon de l’élection américaine.
Le ministre de l’Emploi et du Travail annonce sa montée sur le ring d’Anvers pour affronter en 2018, le « Premier ministre réel ». C’est du vinaigre pour attraper les mouches. Les meilleurs supporters du gouvernement des désastres sociaux et budgétaires vont nous expliquer qu’en l’affaiblissant, c’est De Wever qu’on renforce ? Grosse ficelle ! Aucune paix sociale ne s’achète dans des calculs électoraux foireux !
Nico Cué
Secrétaire général
Warum die Wahl von Trump uns zu denken geben sollte ...
Der Bürger sucht sein Heil in einem „Staatsskandal“, um mit der Klassenjustiz aufzuräumen. Sowohl in Frankreich als auch in den USA sind wir von den Wahlergebnissen überrascht worden. Es scheint als beabsichtige das Volk die Macht, die ihm das Wahlrecht verleiht, tatsächlich wieder auszuüben. Die Rechte verfällt in Panik und warnt vor Populismus.
Die MR gerät ins Rotieren. Alles scheint verloren, selbst die Ehre. Die Regierung klammert sich an jeden Strohhalm. In den Augen der Wähler in der Wallonie und Brüssel symbolisiert diese Partei den Föderalstaat. Unterstützt von nur 25% aller französischsprachigen Wählerstimmen hat sie 2014 im Alleingang beschlossen, sich mit der gesamten salonfähigen Rechten des Nordens einzulassen: den Nationalisten, den Christen und den flämischen Liberalen. Und was hat sie getan? Das genaue Gegenteil von dem, was sie angekündigt hatte. „Niemals mit der NVA“, hatte Charles Michel getönt. Vorher. „Kein Indexsprung, solange wir an der Regierung sind.“ Doch er ist sportlich mitgesprungen. „Eine Anhebung der Mehrwertsteuer? Nein, nein, natürlich nicht…“. Aller guten Dinge sind drei. Noch ehe der Hahn kräht... In den Augen der MR binden Wahlversprechen wohl nur diejenigen, die auch fest daran glauben.
Das Gleiche scheinen heute auch die Trump-Wähler in den USA zu denken.
Noch mehr eingeschwärzt wurden Ruf und Ethik der MR durch die „Kasachgate“-Affäre – derselben MR, die zuletzt noch den Moralapostel spielte, als die Justiz sich anschickte, die PS von Charleroi bei lebendigem Leibe zu zerfleischen (um schließlich doch fast alle diejenigen reinzuwaschen, die von den Liberalen gern an den Galgen gebracht worden wären). Das Wespennest, in das die MR hier den Finger, die Hand und vielleicht sogar den ganzen Arm hineingesteckt zu haben scheint, ist eben jene Klassenjustiz, die es den Betuchten erlaubt, der Strafbank und dem Gefängnis (oder zumindst einer Gerichtsverhandlung) zu entgehen. Bei dieser Gelegenheit hat sich zumindest ein MR-Vertreter, auf Ersuchen des Elysée-Palasts, für einen kasachischen Milliardär stark gemacht – einen frischgebackenen „Papier-Belgier“, wie manche böse Zungen bei uns die Gastarbeiter nennen. Dessen Einbürgerung war von einem Brabanter Bürgermeister, inzwischen selbst bis zum Hals in eine andere stinkende Angelegenheit verstrickt, wärmstens empfohlen worden... Besagter Geschäftsmann wurde der Korruption, der Urkundenfälschung und der Verwendung gefälschter Urkunden, der Mitgliedschaft in kriminellen Vereinigungen und was weiß ich noch verdächtigt. Keine Bagatelldelikte. Kein Vergleich mit dem Minimex-Empfänger, der ein bisschen schummelt, mit dem zusammenwohnenden Arbeitslosen, der sich als Alleinstehender ausgibt, mit dem Arbeitnehmer auf Kurzarbeit, der seine Blaue Karte nicht korrekt ausgefüllt hat. Nein. Dieser Typ hat Finanztransaktionen in einer Höhe von 23 Millionen getätigt, um sich einem Gerichtsurteil zu entziehen. Und um ihm diesen Freifahrtschein völlig legal bereitzustellen, hat die MR – wenn auch nicht ohne Komplizen – ihren Teil dazu beigetragen, die Gesetzgebung ein wenig zu frisieren. Einer ihrer Volksvertreter, im Übrigen ein Anwalt Sarkozys, soll für seine Bemühungen in dieser Angelegenheit einen lächerlichen Stundenlohn von 2.000€ kassiert haben. Also locker-flockig 222 Mal mehr als der garantierte Mindestlohn pro Stunde für Arbeitnehmer ... über 21 Jahren. Wir werden sehen, ob die MR (als bewaffneter Arm des Arbeitgeberverbands FEB) sich im Rahmen der heutigen Regierung bei der nächsten branchenübergreifenden Tarifrunde dazu bereit erklären wird, diese riesige Kluft zu schmälern ...
Die Wahl zwischen Not und Elend ...
Auch bei den Meinungsumfragen geht es, gelinde gesagt, etwas turbulent zu. Die Wähler reagieren immer unvorhersehbarer. Die Demokratie entdeckt die Risikofreude. Und das scheint nicht jedem zu gefallen. Die französische Rechte hat eine „Vorwahl“ organisiert, die ganz den Anschein einer vorgezogenen Präsidentschaftswahl erweckte – und auch entsprechendes Medieninteresse auslöste. Zur allgemeinen Überraschung – zumindest der Macher der Umfragen – wurde der Kunde von Rechtsanwalt Dedecker dabei sogleich degradiert.
Genauso haben sich auch bei der Wahl Donald Trumps jegliche Vorhersagen als haltlos erwiesen. Der Wähler beliebt zu scherzen. Wenn das so weitergeht, kann man sich Wählerumfragen in Zukunft schenken. Zwar entbehren Trumps Lösungsansätze jeder Grundlage und dürfte das „Establishment“ den untragbaren Milliardär früher oder später recyceln ... doch die Fragen, die seine Kandidatur und sein Erfolg aufwerfen, schürfen tief. Denn hier geht es auch um die Grundsätze der Demokratie – und ihre Kehrseite. Wenn man der Wählerschaft nur die Wahl zwischen Not und Elend lässt, darf man sich nicht wundern, wenn sie aufmuckt. Umfragen deuten darauf hin, dass die Demokraten die Wahl gewonnen hätten, wenn sie sich für eine glaubwürdige Alternative, nämlich Bernie Sanders, entschieden hätten. Aber OK – es sind ja nur Umfragen.
Die Arbeitswelt und die Organisation der Wirtschaft scheinen im Ancien Régime stecken geblieben zu sein. Politische Entscheidungen entsprechen normalerweise anderen Werten. Die Arbeitnehmer haben in der Unternehmensstrategie kein Mitspracherecht. Auf politischer Ebene haben sie jedoch die Möglichkeit, auf die Barrikaden zu steigen, wenn das Alternativangebot nicht glaubwürdig ist und der Wunsch auf Veränderung übermächtig wird. Wohlgeborene Zungen sprechen dann von Populismus. Dies ist die Lehre, die wir aus der US-Wahl ziehen müssen.
Der Arbeits- und Beschäftigungsminister kündigt an, 2018 in den Antwerpener Ring steigen zu wollen, um den „wahren Premierminister“ herauszufordern. Doch auf die harte Tour wird die Sache nicht funktionieren. Wollen die größten Fans unserer Regierung der sozialen und budgetären der Katastrophen uns ernsthaft weis machen, dass ihre Schwächung De Wever stärken wird? Wer’s glaubt, wird selig! Mit Milchmädchenrechnungen im Vorfeld von Wahlen lässt sich kein Sozialfrieden erkaufen.
Nico Cué
Generalsekretär