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Une autre France (Europe) est possible !

Nico Cué

Elle pète la forme la France… insoumise. En quelque mois, «primaires» républicaines et sociales-démocrates comprises, les Françaises et les Français auront eu l’occasion d’exprimer des choix décisifs à six reprises en comptant aussi les prochaines législatives. Quelle santé pour une vieille démocratie !

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

Pour l’heure, la campagne bat son plein. Les rebondissements se succèdent comme pour prouver la vitalité d’un débat. Les sondages enfument. Les médias s’affolent. La peur du rouge est de retour. Ne serait-ce pas bon signe ?

Depuis trente ans au moins, les mêmes recettes font le quotidien de nos sociétés : c’est austérité au quotidien, efforts inégaux perpétuels et promesses de jours meilleurs mais pour demain, voire après. Le résultat c’est un avenir encore plus anxiogène, la certitude pour nos enfants de vivre moins bien encore, un flagrant creusement des inégalités. Le pain noir, c’est pas pour tout le monde… L’image d’une crise aux allures d’un interminable « bout du tunnel » est écornée. Le consensus pas plus que l’union sacrée n’est plus possible : tout le monde n’est décidément pas sur le même bateau !

La société est fracturée en profondeur. C’est le bilan d’une génération de libéralisme dominant et dominateur.

L’enquête « Noir, jaune, blues 2017 » (1) menée par Survey & Action pour le compte de la fondation «Ceci n’est pas une crise» livre un aperçu de la profondeur des mouvements tectoniques qui la secoue. La confiance dans les « institutions » -  y compris les syndicats ! – s’est évaporée. Les organisations structurées « verticalement » dans des modes de fonctionnement du haut vers le bas n’ont plus la cote. La coopération annonce son retour en grâce.

Ces mouvements commencent à émerger dans le champ politique. Scrutins après scrutins… Ils se traduisent tantôt dans l’abstention tantôt dans des recompositions du paysage classique. La fuite au centre de l’échiquier politique a vécu et une polarisation « gauche-droite », déniée et ringardisée, reprend du poil de la bête. Et pas qu’un peu…

A contre-pied…
La campagne électorale française en offre un spectacle très étonnant. Nous assistons à l’implosion en plein vol du parti du président sortant. Il y a bien contribué. Les banquiers et les « marchés » s’invitent dans la campagne au moment où Mélenchon surgit des sondages comme possible « vote utile ». Tous ceux qui avaient un peu perdu de vue que la finance fait toujours de la politique en sont pour leur frais. Pour ses « amis » comme ses faux « ennemis », l’extrême droite n’est pas (ou plus) un problème au second tour. La France insoumise, si. C’est éclairant.

Les médias de l’hexagone sont la propriété d’une poignée de milliardaires conquis à l’idée qu’il faut que rien ne change. Et certainement pas le partage du gâteau. Les éditorialistes, leurs « chiens de garde », sont donc lâchés contre l’autre « extrémiste », l’autre « populiste » en oubliant combien les mêmes ont contribué à rendre respectable Le Pen, fasciste comme son père.

Dans des débats télévisuels très formatés, la connivence de caste à l’endroit du Front s’affiche dans un respect convenu à l’endroit de la candidate de l’inacceptable. Cet « entre-soi » a bien confirmé son statut de « diable de confort »… Enfin, jusqu’à ce qu’un « petit candidat » de gauche décide de casser les codes et de servir sur le plateau les casseroles de la droite avant de conclure, grosso modo, que pour les travailleurs, « il n’y a pas d’immunité ouvrière ». Moment fort.  Bas les masques, Le Pen ! La candidate « antisystème » abuse des privilèges liés à son statut avec pour conséquence un retour de manivelle « sondagier » et comme un coup d’arrêt dans l’irrésistible ascension bleu marine. Le landerneau va le faire payer à Poutou dans un mépris de classe poussé jusqu’au déni de son statut de travailleur. Un ouvrier parmi les « grands », ça se fait ça ? Et puis sa chemise…

Elle en dit des choses sur l’état de nos rapports sociaux, cette campagne, décidément. Dans le même temps, à l’écart  des médias dominants, Mélenchon a conquis des réseaux sociaux encore peu maitrisés par les dominants. Il parle aux jeunes. Ceux-ci se déplacent dans ses meetings…  énormes ! A Lille, ils étaient 25.000 dans et hors de la salle des expositions. Et plus d’un quart de million à suivre son discours sur YouTube.

Un blé se lève. D’autres perspectives politiques deviennent possibles.

Cet optimisme traverse également « Noir, jaune, blues 2017 » quand l’enquête évoque la masse croissante et la puissance naissante de « renaissants », de citoyens dont l’engagement passe encore sous les radars mais qui ont commencé à inventé demain et après-demain. « Ce qui caractérise le plus ces individus, c’est l’idée que l’on n’est pas condamné à subir, que l’on peut changer les choses, qu’on peut avoir une capacité d’agir même si c’est encore actuellement, surtout, au niveau local… »

Debout les gens !

Nico Cué
Secrétaire général

(1)    http://www.cecinestpasunecrise.org/noir-jaune-blues-2017-1ers-resultats/

 

Ein anderes Frankreich (Europa) ist möglich!

Es strotzt vor Vitalität ... das „aufständische“ Frankreich. Berücksichtigt man die republikanischen und sozialdemokratischen Vorwahlen sowie die bald anstehenden Parlamentswahlen, dann haben die Französinnen und Franzosen innerhalb weniger Monate gleich sechs Mal die Gelegenheit zu wichtigen Entscheidungen. Na, wenn das keine rüstige alte Demokratie ist!


Gerade läuft die Wahlkampagne auf Hochtouren. Wie bei jeder guten, lebhaften Diskussion gibt es überraschende Wendungen. Die Umfrageergebnisse überschlagen sich. Die Medien geraten in Panik. Plötzlich greift die Angst vor Rot wieder um sich. Ein gutes Zeichen?

Seit mindestens dreißig Jahren bestimmen immer die gleichen Rezepte den Alltag unserer Gesellschaft: Sparen, sparen, uneinheitliche Reformbemühungen und vage Versprechungen. Morgen wird alles besser ... oder vielleicht übermorgen. Das Ergebnis? Noch mehr Angst vor der Zukunft, noch mehr Gewissheit, dass unsere Kinder ein schlechteres Leben führen werden und eine himmelschreiende Vertiefung der Kluft zwischen den Klassen. Nur Schwarzbrot? Nicht für alle. Das Bild vom ewigen Licht am Ende des Krisentunnels hat inzwischen Kratzer bekommen. Ein Konsens ist nicht mehr möglich, ein Burgfrieden auch nicht – einfach, weil nicht alle auf demselben Dampfer sitzen.

Die Gesellschaft ist tief gespalten. Das ist die Bilanz aus dreißig Jahren dominantem und dominierendem Liberalismus.
Die Studie „Noir, jaune, blues 2017“ (1), durchgeführt von Survey & Action im Auftrag der Stiftung „Ceci n’est pas une crise“ vermittelt uns einen Eindruck vom Ausmaß der tektonischen Bewegungen, die unser Zusammenleben in seinen Grundfesten erschüttern. Das Vertrauen in die „Institutionen“ – Gewerkschaften inbegriffen! – hat sich in Luft aufgelöst. Organisationen, die in ihrer Funktionsweise „vertikal“ von oben nach unten strukturiert sind, kommen bei den Menschen nicht mehr an. Der Wunsch nach Kooperation erlebt ein kleines Revival.

Dies sind Veränderungen, die sich auch im politischen Lager abzeichnen. Seit kurzem gehen sie aus jedem Wahlergebnis deutlich hervor. Man erkennt sie einerseits am Verzicht auf Wahlbeteiligung und andererseits an der grundlegenden Umgestaltung altbekannter politischer Landschaften. Die Flucht in die Mitte des politischen Schlachtfelds gehört der Vergangenheit an. Eine Rechts-Links-Polarisierung, wie sie längst überholt schien, bricht sich wieder Bahn. Und nicht nur ein bisschen.

Auf dem falschen Fuß erwischt ...
Die französische Wahlkampagne ist ein erstaunlich gutes Beispiel dafür. Die Partei des scheidenden Präsidenten ist dabei, im Flug zu implodieren. Er selbst hat dazu einen erheblichen Beitrag geleistet. Plötzlich melden sich die Banker und die „Märkte“ zu Wort – genau zu dem Zeitpunkt, wo die Umfrageergebnisse in Mélenchon plötzlich eine mögliche Alternative sehen. Wer vergessen hatte, dass die Finanzwelt niemals unpolitisch ist, wird nun eines Besseren belehrt. Die Rechtsextremen sind in der zweiten Wahlrunde kein Problem – weder für ihre Feinde, noch für ihre Freunde. Das „Aufständische Frankreich“ schon. Das ist doch sehr erhellend ...

Die französischen Medien liegen in den Händen einer Handvoll Milliardäre, die verbissen dafür sorgen, dass sich nichts ändert. Erst recht nicht die Aufteilung des Kuchens. Also lassen sie ihre „Wachhunde“, die Meinungsmacher in den Medien, auf die anderen „Extremen“, die anderen „Populisten“ los – und vergessen dabei geflissentlich, wie sehr gerade diese Meinungsmacher dazu beigetragen haben, Le Pen gesellschaftsfähig zu machen, obwohl sie nicht weniger faschistisch ist als ihr Vater.

In den Fernsehdiskussionen zeigt sich das kastenbedingte Einverständnis mit dem FN an dem Respekt, den man der Kandidatin des Unannehmbaren entgegenbringt. Die gesellige Runde bestätigte ihren Status als „Teufel der Konvenienz“ – zumindest bis zu dem Zeitpunkt, wo ein „dahergelaufener Kandidat“ der Linken beschloss, gegen alle Konventionen zu verstoßen und das von der Rechten gekochte Süppchen mit all seinen brenzligen Zutaten öffentlich vorzuführen, um dann zu dem Schluss zu gelangen, dass die Arbeiterklasse sich für ihren Teil nicht auf eine Immunität berufen könne. Ein bedeutungsschwerer Moment.  Nieder mit den Masken, Le Pen! Die „systemfeindliche“ Kandidatin missbraucht die mit ihrem Status verbundenen Privilegien – und in den Umfragen wird der Boomerang-Effekt gleich deutlich spürbar. Der scheinbar unaufhaltsame „marineblaue“ Aufstieg gerät ins Stocken. Die politische Klasse wird Poutou dafür bezahlen lassen – mit einer Geringschätzung, die sogar so weit geht, seinen Arbeiterstatus infrage zu stellen. Ein Arbeiter unter den „Großen“, das kann doch wohl nicht sein! Und wie er aussieht! Dieses Hemd ...!

Eine im Hinblick auf unsere gesellschaftlichen Beziehungen also tatsächlich sehr aufschlussreiche Wahlkampagne. Zugleich ist es Mélenchon fernab der dominierenden Medien gelungen, die sozialen Netzwerke zu erobern, die von jenen bisher nur unzureichend beherrscht werden. Er spricht die Jugend an. Und die Jugend kommt ... in Scharen! ... zu seinen Meetings. In Lille waren es 25.000 innerhalb und außerhalb des Messegeländes. Über eine Viertelmillion verfolgte seine Rede auf YouTube.

Es geht ein Raunen durch das Land. Neue politische Perspektiven rücken in den Bereich des Möglichen.

Spürbar wird dieser Optimismus auch bei „Noir, jaune, blues 2017“. Die Umfrage zeigt eine zunehmende Zahl von „Wiedergeborenen“, von Bürgern, deren Engagement noch nicht auf dem Radar erscheint,  die aber Macht gewinnen und bereits Visionen für morgen und übermorgen erarbeitet haben.  „Was an diesen Menschen vor allem auffällt, ist ihre Überzeugung, dass wir nicht dazu verdammt sind, uns alles gefallen zu lassen. Dass es in unserer Hand liegt, etwas zu verändern, auch wenn sich diese Möglichkeit derzeit noch in erster Linie auf die Lokalebene beschränkt …“

Steht auf, Leute!

Nico Cué
Generalsekretär 

(1)    http://www.cecinestpasunecrise.org/noir-jaune-blues-2017-1ers-resultats/