Editos
« Les gens ordinaires n’ont pas encore ressenti l’intérêt de faire la grève et d’en savourer les fruits. Pourtant, il y aurait de quoi s’offrir de belles journées. Il y aurait de quoi s’offrir à soi-même une belle émotion, libératrice, gentiment subversive, brève et forte. Faire la grève, ce serait, disons-le comme ça, une grande, une belle petite joie, j’en suis sûr. Ne serait-ce que d’un petit point de vue personnel, au ras du quotidien. » (1)
Dans vingt ans, comment les générations suivantes jugeront-elles nos silences, nos reculs, nos consentements ? Et puis surtout l’irresponsabilité inhumaine des décideurs qui, aujourd’hui, nous expliquent, comme si c’était évident, qu’il n’y a pas d’alternative au malheur, à l’horreur ?
Entre 2003 et 2011, un métallo a dirigé le Brésil. Il a changé le pays et la vie de millions de pauvres. Il vient d’être jeté en prison… Pour la bourgeoisie, il faut absolument éviter qu’il gagne à nouveau les élections présidentielles organisées cette année. Pouvons-nous nous taire ?
Mieux vaudrait ne pas avoir de pantalon troué pour grimper à l’arbre de l’éthique et de la bonne gouvernance. La N-VA n’en a cure. Avec elle, c’est « fais ce que je dis, pas ce que je fais ».
« Nous sommes désormais les destinataires de nos propres revendications. Il nous faut simplement avoir le courage de lire la lettre que nous nous sommes envoyée à nous-mêmes. Il ne s’agit pas de modérer ce qui est à l’œuvre. Il ne s’agit pas de négocier pour que le chemin nous soit un peu moins ardu. Il ne s’agit pas d’aménager l’invivable. Il s’agit simplement de ne pas le vivre et de ne le faire vivre à personne. »
Un élan de solidarité exceptionnel a fait l’actualité des dernières semaines. L’accueil des exilés qui transitent notamment par le Parc Maximilien à Bruxelles par d’ordinaires citoyens et quelques autres moins anonymes constitue sans doute un événement fondamental qui réconcilie la société et l’idée que nous nous faisons de la nature humaine. La publicité qu’il a reçue, le soutien qu’il a généré et la résistance notamment aux volontés de criminaliser cette fraternité «normale» sont un fait politique important. Il s’inscrit radicalement à l’opposé des valeurs dominantes.
La démocratie est un chemin étroit, escarpé, sinueux. Charles Michel, pilote « sous influence » de l’Etat « De Wever », nous précipite dans le ravin… Les dégâts collatéraux d’une politique fermement inhumaine à l’égard des étrangers s’amplifient dangereusement. Nous vivons en direct un changement de régime. Qu’en pense le patronat ?
La propagande tourne à plein régime. Le gouvernement roule les travailleurs dans la farine. Mais tout baigne. Dans une presse crédule ou aux ordres - c’est selon -, le MR répète que c’est pour notre bien. Et son ministre des Pensions enfile les régressions sociales avec la bonhomie d’un curé de campagne donnant le bon dieu sans confession à des tueurs en série.
Elles ? Les entreprises bien sûr ! Leurs propriétaires, leurs lobbies, leurs admirateurs zélés… Ce que la main droite de l’Etat leur réclame en termes de fiscalité, sa main gauche leur rend sous forme de subsides fiscaux ou parafiscaux. Le tout au nom de la compétitivité internationale, vache sacrée de la mondialisation libérale.