Editos
Comme le séparatisme qui en est un avatar, « le nationalisme, c’est la guerre ». Le régionalisme, c’est le contraire.
« Si ceux qui tiennent les rênes de la société se montrent capables de contrôler nos idées, ils sont à peu près assurés de conserver le pouvoir. Nul besoin de soldat dans les rues. Nous nous contrôlons nous-mêmes », ainsi parlait Howard Zinn, auteur d’ « Une histoire populaire des USA ». Fake news, média-mensonges, propagandes sont rarement des incidents anodins. Pas plus que certains silences…
Le 10 octobre, la CGSP a marqué la rentrée politique du gouvernement Michel-N-VA par une grève fédérale à laquelle se sont joints de nombreux travailleurs du secteur privé. Cette initiative a libéré des pulsions éditoriales… maniaques ? Au Parlement, le Premier ministre se livrait, lui, à un exercice d’autosatisfaction pas moins étonnant… Revue de presse avec plumes, paillettes et petites bulles.
«C’est le régime de Vichy, de Pétain, de Laval qui se débarrasse des Juifs allemands qui avaient fui le régime nazi en les rendant à Hitler en 1941-1942. Et l’on sait ce qu’il est advenu». Ainsi parle Hervé Hasquin, libéral libre et honnête, de la «collaboration» du gouvernement belge avec Khartoum en vue de rendre à la dictature qu’ils ont fuie des migrants soudanais. L’avertissement est lourd. Peut-il être évacué ?
Echec dans le domaine économique. Echec dans les matières sociales. Echec dans les sondages. La droite a l’art de vendre ses bides comme des perles. Et vous reprendrez bien un second p’tit Michel sauce N-VA ? La propagande turbine à plein régime pour réviser, revoir, « révisionner » la réalité.
La droite devait conquérir tous les gouvernements du pays. C’était le programme à la veille de l’été. Elle régnait déjà sans partage sur la Flandre comme sur l’Etat fédéral. Il lui fallait Namur puis Bruxelles et la Fédération... A la rentrée des classes, la « pelle » du 19 juin se solde par la prise en otage des Wallons et… l’échec des putschistes en Région Capitale comme en Fédération Wallonie-Bruxelles.
La droite gagne aujourd’hui son pari : construire sur les ruines d’un modèle social arraché aux puissances du fric au lendemain de la guerre, un nouveau monde taillé sur mesure pour les puissants, les compétitifs, les roublards… Un monde où l’inégalité s’imposerait comme norme «acceptable». La gauche patine, s’embourbe, recule. Nous sommes dos au mur. Au pied du mur ?
Par un beau lundi d’un printemps tirant sur sa fin, Benoît Lutgen a fondu un plomb, pété un câble. Dans son parti, il ne s’est trouvé personne pour le retenir. Le freiner. Le raisonner. En coupant le courant, le CDH a brutalement plongé dans le noir les gouvernements de Wallonie, de Bruxelles et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Marc Goblet s’en va. Il a assuré et fait beaucoup mieux que cela. Dans un contexte politique difficile. Face à des hostilités internes et externes souvent injustes. En dépit d’ennuis de santé sérieux… Robert Verteneuil arrive. Bien élu. Les défis qui l’attendent seront de même nature. Ils demeurent, pour le mouvement ouvrier et l’avenir du syndicalisme, gigantesques voire existentiels.
« Modernité ». Un mot qui pue. Outil de propagande moderne qui annonce, en réalité, le retour de l’ancien régime ! Faut-il que tout semble changer pour que rien ne bouge ? Voilà bien la question que posent les premiers temps de la «nouvelle» législature française.