Le Congrès d’IndustriAll Europe représentant quelque 6,8 millions de travailleurs issus des secteurs de la métallurgie, de la chimie et du textile s’est réuni à Madrid du 7 au 9 juin dernier. Il avait entre autres missions de procéder à l’élection de sa nouvelle équipe dirigeante pour les 4 années à venir. «Notre Benoît Gérits» y fut nommé Secrétaire général adjoint.
Bon courage et bon vent, Camarade !
Voilà tout juste 10 ans que Benoît a débarqué au sein de l’équipe des Métallos Wallons et Bruxellois de la FGTB. Balaise dans le domaine des relations internationales et maitrisant plusieurs langues, c’est tout naturellement qu’on lui a confié le suivi des dossiers de l’ex-FEM (Fédération Européenne des Métallurgistes), de même qu’une charge de conseiller pour le secteur de la Sidérurgie. Logique, lorsqu’on suit l’acier, les contacts internationaux ne manquent pas …
Deux expériences et deux gros boulots aideront Benoît à se tisser un réseau de contacts et à installer un climat de confiance autour de sa personnalité.
2009 et le « Paquet énergie/climat » où il fut question de trouver le juste équilibre entre le respect de l’environnement et la défense de nos entreprises très énergivores mais aussi très pourvoyeuses d’emplois à la fois.
2011 et la première action transfrontalière européenne digne de ce nom à l’encontre de la logique financière d’ArcelorMittal, vis-à-vis des carences en matière d’investissements et des nombreuses restructurations et fermetures de sites menées tambour-battant par le même groupe.
Petit à petit, et au fil des positions adoptées allant dans une même direction, quelques organisations européennes souhaitant un marquage décomplexé et progressiste lorsqu’il est question de matières touchant tant à la qualité de l’emploi, la flexibilité ou au pouvoir d’achat se regroupèrent sous l’appellation du « Groupe d’Annecy ». Neuf pays aujourd’hui – et 12 organisations syndicales qui respectent bien évidemment à la lettre les décisions et lignes directrices votées au sein des structures d’IndustriAll Europe mais qui ne se privent pas pour tirer sur la barre du paquebot à gauche toute ! Et pour faire court, Benoît a fait ses classes au sein de ce même groupe.
Il aura demain la charge des négociations collectives et de la politique sociale européenne. Autrement dit, il sera le garant de l’application dans tous les pays des 8 régions d’Industriall Europe de la résolution politique et du plan d’action votés en ce début juin.
Et lorsqu’on demande au futur Secrétaire général-adjoint d’énoncer ses priorités, il les décline en 4 volets :
1. Développer un Euro-syndicalisme fort, tous pays confondus ;
2. Renforcer les négociations collectives et le taux de couverture des conventions collectives de travail ;
3. Instaurer une politique salariale cohérente et linéaire pour l’Europe du travail. Le chantier est gigantesque car il s’agit ni plus ni moins de se mettre d’accord sur la stricte application de la règle de coordination salariale et par là même sur la définition de ce qu’on entend par salaire direct et différé.
4. Développer une stratégie de mobilisation pour, chaque fois que cela s’impose, défendre via le front social transnational le plus large possible, les droits des travailleurs. Pour ce faire, il faudra bien sûr, créer d’importantes synergies avec les autres fédérations syndicales européennes et la CES, … ainsi qu’entamer un monstrueux boulot de lobbying auprès des institutions européennes.
« Même pas, peur du défi! », notre Benoît… Il est comme cela !
Bon vent and good luck, Camarade!