La Digitalisation de l’économie est une préoccupation majeure pour le monde syndical et les travailleurs. Quelles seront les conséquences dans les 5 à 10 années à venir ? On nous parle d’ «économie collaborative», d’«ubérisation de l’économie»… Mais derrière ces termes, il y a la réalité vécue au quotidien par les salariés.
Nous avons décidé d’aller à leur rencontre, puisqu’ils sont confrontés à cette « révolution numérique ». Voici l’avis des délégués d’Engie Cofely , à qui nous avons donné la parole.
Depuis quelques années, l’évolution technologique et l’informatique accélèrent la mutation de l’organisation dans les entreprises. C’est pourquoi un groupe de travail sur la Digitalisation a été créée au sein de la FGTB afin de réfléchir à cette problématique. Il s’agit d’un enjeu de taille qui va révolutionner le monde du travail dans les années à venir. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de rencontrer deux représentants de la délégation des Métallos d’Engie Cofely.
Engie Cofely est active dans la gestion des installations techniques, data center, et le facility management. Elle emploie 2000 travailleurs et fait partie de la multinationale Engie (ex-GDF SUEZ).
Depuis quelques années, le groupe ENGIE souhaite renforcer l’introduction de nouvelles technologies dans le travail effectué au quotidien. Cette orientation est justifiée par la nécessité d’optimiser le travail, de moderniser l’entreprise afin de la faire entrer dans la nouvelle ère qui s’annonce très concurrentielle. En somme, afin d’augmenter la productivité, l’entreprise investit et développe des outils informatiques, essentielles à ses yeux. Ces outils doivent servir à diminuer les coûts et implanter un management de la «performance».
Ces nouvelles technologies peuvent engendrer de nombreux risques si elles ne sont pas bien encadrées. Une des conséquences sera la diminution d’effectif entraînant une surcharge de travail pour le personnel restant, et un nombre croissant de « burnout »...
Un des risques étant, également, qu’il n’y ait plus de distinction entre vie privée et vie professionnelle.
C’est pourquoi les Métallos de la FGTB se battent au travers de C.C.T pour encadrer cette numérisation, afin de veiller au bien-être des travailleurs. Même si on ne peut pas contrer l’évolution technologique, on se doit de se prémunir de ses effets négatifs, notamment sur la santé.
D’autres effets néfastes existent, le droit du travail est mis sous pression. Le temps de travail pourrait ne plus être la référence. En outre, avec ces nouvelles technologies, le travailleur exécute des nouvelles tâches qui n’entrent pas dans ses compétences initiales, il travaille également de plus en plus à distance, avec le télétravail qui s’implante dans notre quotidien.
« Presser les travailleurs, pour faire plus de profits », tel est l’objectif final. Tous ces mécanismes conduisent à davantage de flexibilité. Face à cette flexibilité accrue, les Métallos se battent au quotidien pour défendre les travailleurs.
La MWB se bat pour qu’ils soient correctement formés afin d’affronter ce nouveau monde, et qu’ils ne soient pas mis sur le carreau. Sans oublier le combat pour la reconnaissance salariale qui doit aller de pair avec les nouvelles compétences demandées au travailleur.
Plus que jamais, nous devons rester vigilants et nous tenir informés face à ces mutations qui s’opèrent. Eviter le piège tendu par les patrons : la division des travailleurs en les mettant en concurrence. Le rêve des capitalistes n’est-il pas de remplacer un jour les travailleurs par des machines dociles et obéissantes ? En somme, une nouvelle forme d’esclavage…
Plus que jamais, restons unis, pour faire face, ensemble, à tous ces défis.
Ensemble on est plus forts.
La délégation de la Fédération du Brabant d’ENGIE COFELY