Tourner la page 2016. Mais sans lui tourner le dos. Histoire de ne pas perdre de vue les basculements d’une année terrible, horrible ! Le solstice d’hiver fait triompher la lumière sur les ténèbres.
(siehe Deutsche Fassung unten)
Puisse 2017 réchauffer aussi la classe sociale massacrée par la mondialisation, le libéralisme et les nationalismes qui vont avec. Comme toujours, le monde du travail ne pourra compter que sur lui seul pour transformer l’avenir que lui promet le capitalisme, et les guerres qui vont avec, en un futur durable.
Puisse 2017 voir advenir le soulèvement auquel devraient inviter les propos mêmes du ministre de la Justice qui décelait, entre deux fêtes, dans la presse convenable (1), les signes d’un totalitarisme qui point. Pas au bout du monde, non, chez nous !
Puisse 2017 nous permettre de transcender cette léthargie qui nous condamne à accepter l’inacceptable, à tolérer l’intolérable…
2016, dans le domaine politique, a été marquée au fer brûlant de l’estompement des normes.
Le « Kazakhgate » marine le MR dans un « serial thriller » où l’ensemble des rouages de l’Etat semblent avoir été mis au service du blanchiment de milliardaires mafieux complaisamment naturalisés en deux coups de cuillère à pot.
Le « Visagate » implique l’ensemble du gouvernement dans la couverture du viol de la séparation des pouvoirs. En refusant l’octroi d’un visa humanitaire à une famille qui voulait fuir l’enfer d’Alep, le secrétaire d’Etat à l’Asile s’assied sur deux décisions de Justice. Tout le monde s’en fout. Sauf le monde judiciaire qui a tiré le signal d’alarme depuis bien plus longtemps que son ministre de tutelle…
Un scandale chasse l’autre. De Wever est accusé d’indélicatesse. Il a participé au lendemain des attentats de Bruxelles à un raout pas très mondain avec l’ensemble des boss de la sécurité au cabinet Jambon. A quel titre ? Vice-roi de Flandre ? Shadow Premier ministre ? Maïeur d’Anvers ? Ça passe au bleu…
Dans le dossier Arco (indemnisation des coopérateurs bancaires lessivés par la crise financière de 2008 au titre… d’épargnants couverts par la garantie d’Etat), même principe. La Justice européenne a à peine annoncé qu’il s’agit bien d’une aide d’Etat déguisée que le Premier ministre convoquait une « task force » chargée de trouver les moyens de « by passer » le droit européen… Tout baigne ?
Et pendant ce temps-là…
Et pendant ce temps-là, l’Institut de Développement Durable nous explique que ce gouvernement crée moins d’emplois que les « affaires courantes »…
Et pendant ce temps-là, après la BNB, le Bureau du Plan, l’OCDE et la Commission européenne, le FMI explique que le budget de la Belgique c’est du toc, de la breloque.
Et pendant ce temps-là, la casse de la sécurité sociale se poursuit avec méthode dans les soins de santé. Comme dans les pensions … Mais aussi dans les services publics … Et encore dans la fiscalité avec un tax-shift qui n’est toujours pas financé ! Sans parler de la concertation sociale sur les salaires ou à l’Inami…
Et pendant ce temps-là, nos « petites » entreprises ne connaissent pas la crise. En tous cas leurs propriétaires. Selon les dernières données d’AFIN-A, les 394.137 sociétés non financières belges dont les comptes 2015 sont disponibles à la BNB ont sacrifié l’année dernière 27.041 emplois ETP (équivalent temps plein) d’ouvriers. La masse salariale par ETP a reculé de 1.494 € par an entre 2014 et 2015. Emplois et rémunérations sont bien les variables d’ajustement qui permettent la belle vie pour les bénéficiaires de dividendes.
Parce que pendant ce temps-là, le capital prospère. Et bien encore. La rentabilité nette des capitaux propres s’élève à 4,54%... Allez en demander autant pour votre compte d’épargne à votre banquier ! Et pendant ce temps-là, alors que les bénéfices atteignaient 55,7 milliards, les dividendes s’arrondissaient à 40,4 milliards. Au cours des trois derniers exercices, la « ponction actionnariale » sur les bénéfices des entreprises s’est élevée, en Belgique, à… 87% !
Une preuve supplémentaire que les propriétaires n’entendent pas voir le capital souffrir des effets de leurs crises ? Suffit de demander : 10% des sociétés belges continuent de verser de plantureux dividendes alors que leur exercice accuse des pertes. Pendant que nous devrions nous satisfaire de cacahuètes, voilà vers où file le fruit de nos efforts.
Et pendant ce temps-là, Lambda, le citoyen ordinaire, s’indigne, légitimement, de rondouillards jetons de présence (et parfois d’absence) versé par une puissante intercommunale à des seconds couteaux de la politique locale. S’inquiète-t-il de savoir s’il est légitime ou pas de consacrer plus de 40 milliards à la rémunération du capital (soit l’équivalent d’à peine moins d’un tiers de la masse salariale totale !) ? Ou si c’est simplement raisonnable ?
Puisse 2017, éclairer aussi cette violence du rapport capital-travail et l’aveuglement qui va avec ?
Nico Cué
Secrétaire général
(1) Le Soir du 26 décembre 2016 : «Il y a des signes de totalitarisme». «Koen Geens (CD&V) estime que le monde pourrait basculer. Le ministre de la Justice pointe notamment la NVA du doigt».
Unsere Wünsche für 2017:
Schlagen wir ein neues Kapitel auf
Mit 2016 abschließen. Ohne ihm völlig den Rücken zu kehren. Lasst uns die Ereignisse und Entgleisungen dieses wirklich furchtbaren Jahres trotz allem nicht vergessen.
Bei der Wintersonnenwende obsiegt die Sonne über das Dunkel.
Möge das Jahr 2017 auch die Gesellschaftsschicht erwärmen, die von der Globalisierung, dem Liberalismus und den damit einhergehenden Nationalismen zuletzt ganz besonders gebeutelt wurde. Wie immer kann die Arbeiterwelt nur auf sich selber zählen, um die Zukunft, die ihr unter dem – stets Kriege im Schlepptau führenden – Kapitalismus droht, in eine nachhaltige Zukunft zu verwandeln.
Möge 2017 zum Schauplatz des Aufstands werden, zu dem uns die Worte keines Geringeren als des Justizministers aufrufen. Zwischen den Endjahresfesten warnte er in der „anständigen“ Presse (1) vor den Vorboten eines aufkommenden Totalitarismus. Nicht etwa irgendwo am Ende der Welt. Nein, hier bei uns!
Möge 2017 uns stark genug machen, um die Trägheit abzuschütteln, die uns veranlasst, das Unannehmbare anzunehmen und das Untragbare zu ertragen...
2016 war auf alarmierende Weise von verschwimmenden politischen Normen geprägt.
Seit „Kasachgate“ steht die MR im Mittelpunkt einer Thriller-Serie. Sämtliche Zahnräder im Staatsgetriebe scheinen sich nur um das eine Ziel zu drehen, einigen mafiösen Milliardären, die man – äußerst wohlwollend – in null Komma nichts eingebürgert hatte, die Westen wieder weiß zu waschen.
An der „Visagate“-Affäre war die Regierung sogar in ihrer Gesamtheit beteiligt – und eifrig bemüht, die Verletzung der Gewaltentrennung zu vertuschen. Da verweigert der für Asylfragen zuständige Staatssekretär einer Familie, die aus der Hölle Aleppos fliehen will, ein humanitäres Visum und setzt sich damit mir nichts, dir nichts über zwei Beschlüsse der Justiz hinweg! Und allen scheint das am A...llerwertesten vorbei zu gehen! Allen, außer dem Justizwesen selbst, das schon sehr viel länger die Alarmglocke läutet als der zuständige Minister ...
Die Skandale überschlagen sich förmlich. De Wever muss sich Taktlosigkeit vorwerfen lassen. Am Tag nach den Attentaten von Brüssel trifft er sich mit allen Sicherheitschefs zu einem nicht ganz astreinen Festchen im Kabinett Jambon. In welcher Eigenschaft? Als Vizekönig von Flandern? Als Schatten-Premierminister? Als Bürgermeister von Antwerpen? Spielt das überhaupt eine Rolle? ...
In der Arco-Frage (Entschädigung der von der Finanzkrise 2008 ach so arg getroffenen Bankgenossen als ... Sparer, die als solche von der Staatsgarantie gedeckt sind) gilt das Gleiche. Kaum hat die europäische Justiz verkündet, dass es sich sehr wohl um eine verdeckte Staatshilfe handle, da beruft der Premierminister auch schon eine „Task Force“ ein, die nach Mitteln und Umwegen um das europäische Recht herum suchen soll. Alles klar?
Und währenddessen ...
Währenddessen weist uns das Institut für Nachhaltige Entwicklung darauf hin, dass diese Regierung weniger Arbeitsplätze schaffe als das „Tagesgeschäft“ ...
Währenddessen erklärt uns der IWF genau das, was zuvor auch schon die BNB, das Planbüro, die OECD und die Europäische Kommission behauptet haben, nämlich dass der belgische Staatshaushalt absoluter Ramsch und reine Augenwischerei sei.
Währenddessen findet der Kahlschlag in der sozialen Sicherheit seine logische Fortsetzung in der Amputation des Gesundheitswesens. Warum sollte es da auch besser aussehen als bei den Renten ... oder im öffentlichen Dienst ... oder selbst im Steuerwesen, mit diesem Tax-Shift, den noch immer niemand finanzieren kann? Ganz zu schweigen von der sozialen Konzertierung über die Löhne oder vom LIKIV ...
Währenddessen kennen unsere „kleinen“ Unternehmen überhaupt keine Krise. Also, zumindest nicht ihre Eigentümer. Jüngsten AFIN-A-Daten zufolge haben die 394.137 nichtfinanziellen Kapitalgesellschaften Belgiens, deren Konten für 2015 bei der BNB verfügbar sind, im letzten Jahr 27.041 FTE-Stellen (Full Time Equivalent = Vollzeitäquivalent) abgebaut. Die Lohnsumme pro FTE ist zwischen 2014 und 2015 um 1.494 € pro Jahr zurückgegangen. Arbeitsplätze und Arbeitsentgelte sind zufällig aber genau die Anpassungsvariablen, die den Begünstigten der Dividendenausschüttung ein schönes Leben ermöglichen.
Denn zu gleicher Zeit floriert das Kapital. Und zwar nicht schlecht! Die Eigenkapitalrentabilität liegt netto bei 4,54% ... fragt mal bei Eurer Bank, ob sie Euch das für Euer Sparkonto zahlt! Und während die Gewinne auf 55,7 Milliarden kletterten, erreichten die Dividenden satte 40,4 Milliarden. In den letzten drei Geschäftsjahren belief sich der Anteil der Aktionäre am Gewinn der Unternehmen in Belgien auf sage und schreibe 87%!
Die Eigentümer werden nicht zulassen, dass das Kapital unter den Auswirkungen irgendwelcher Krisen leidet. Braucht jemand noch einen Beweis? Bitteschön: 10% der belgischen Unternehmen schütten weiterhin saftige Dividenden aus, obwohl sie gerade Verluste schreiben. Da sieht man, was mit den Früchten unserer harten Arbeit passiert, während wir selbst uns mit Peanuts zufrieden geben sollen.
Und währenddessen empört sich Otto Normalbürger – im Übrigen völlig zu Recht – über die Zahlung fetter Anwesenheits- und manchmal auch Abwesenheitsgelder durch eine mächtige Interkommunale an zweitrangige Akteure der Lokalpolitik. Bereitet ihm aber auch die Frage Bauchschmerzen, ob es legitim ist, über 40 Milliarden an Kapitalvergütung auszuschütten (d.h. kaum weniger als ein Drittel der gesamten Lohnsumme)? Oder ob eine solche Vorgehensweise auch nur vernünftig ist?
Möge 2017 allen, die immer noch mit Blindheit geschlagen sind, dieses kranke Verhältnis zwischen Kapital und Arbeit zu Bewusstsein bringen.
Nico Cué
Generalsekretär
(1) Le Soir vom 26. Dezember 2016: „ ‚Es gibt Anzeichen von Totalitarismus.’ Koen Geens (CD&V) hält ein Abgleiten in die Demokratur nicht für unmöglich. Dabei zeigt der Justizminister mit dem Finger in erster Linie auf die NVA.“