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Le MR nuit gravement à la santé des Wallons et des Bruxellois

Nico Cué

Quand une république bananière met en danger l’intégrité physique de sa population, elle est sûre d’encourir la condamnation des âmes bien nées comme celle des défenseurs des droits universels. La Belgique, non. Peut-être parce que les Belges n’ont plus la banane …

Edito de Nico Cué

Le gouvernement MR/N-VA a décidé d’allonger les carrières en retardant l’âge de départ à la pension. Par ailleurs, la référence hebdomadaire du temps de travail est allongée. Ola sur les bancs patronaux ! Les mécanismes de sortie anticipée du travail ont été réformés. Là, le ministre libéral des Pensions pinaille sur la définition des critères de pénibilité qui doivent permettre d’organiser, pour les métiers lourds, une sortie… honorable. On glisse sur les pentes savonneuses vers des pratiques de travail contraint. Au sud du pays,  on tente par des procédures en conflit d’intérêt, de jouer la montre pour protéger les enseignants, par exemple. Des entités fédérées crient aux fous.

Cette politique combinée à l’intensification du travail et à l’accroissement de la productivité a des conséquences sur le bien-être - physique et moral - des travailleurs. Comme sur leur espérance de vie en bonne santé ! Le développement des « burn-out »  est un symptôme incontestable d’une forme de maltraitance. Sont uniquement visés ceux qui ne disposent pas des ressources financières pour se soustraire  à la nécessité de boulotter pour « gagner » sa vie...

Quand une autre éminence libérale, flamande, met en œuvre un concept aussi hallucinant que la « remise au travail des malades », le dérapage n’est plus du tout contrôlé. Dans les rangs patronaux, on entend voler les mouches.  « Silence des agneaux » ?

Pour la majorité des gens, la santé est une richesse inestimable. Toutes les enquêtes le prouvent, ils ont confiance dans les institutions et l’organisation des soins qui, en Belgique, est à la fois accessible, performante et bon marché. Y compris au niveau des coûts portés à charge de la collectivité. Nos soins de santé sont un modèle. On a raison de les défendre conte le MR et ses partenaires flamands qui les menacent.

« On est à l’os »

Le gouvernement entend réaliser dans cette branche de la Sécu de substantielles économies au nom d’une orthodoxie budgétaire aux allures d’ « hystérie mortifère démoniaque à base de radicalisme et peut-être d’addiction »… idéologique.

A l’automne 2016, la ministre de tutelle VLD, avait averti : « On est à l’os ». Elle expliquait que son département ne pourrait plus supporter de nouvelles coupes. Le patron de la N-VA l’avait ensuite remballé. Il attendait des efforts complémentaires dans la Sécu. Le budget fédéral 2017 a imposé 902 millions d’économies supplémentaires dans l’Inami. C’est la N-VA qui décide. De Block prétend avoir travaillé au scalpel. Les patients en payent le prix fort (hausse des prix des médicaments, allongement des délais pour l’imagerie médicale, raccourcissement des durées d’hospitalisation, etc…).

Et ce n’est pas fini (1)… A la mi-mai, De Wever remet le couvert. Il rappelle à la presse financière que la coalition doit encore trouver 6 milliards avant les élections. « Il reste des marges dans la Sécu ! » L’Anversois semble atteint d’obsessions monomaniaques. Cela se soigne, le sait-il ?

Et ce n’est pas encore fini (2) parce qu’une réforme de la politique hospitalière est programmée avant la fin de l’année. Il est question d’une disparition de 25% des lits d’hôpitaux. Ce qui est connu des intentions de la ministre fait craindre le pire… pour les Wallons. Elle entend ainsi restructurer le paysage hospitalier en définissant 25 réseaux de soins qui pourront transcender les clivages philosophiques historiques du secteur. Ils couvriraient des zones de 400.000 patients environ : 14 en Flandre, 2 à Bruxelles et 9 en Wallonie.

La clé de répartition démographique va évidemment pénaliser les malades wallons qui doivent s’attendre à des fermetures d’institutions, plus petites et plus décentralisées. L’accès aux soins en sera compliqué par l’allongement des distances kilométriques, notamment. On accouchera plus dans les voitures du sud et on mourra plus dans les ambulances wallonnes !

Le gouvernement fédéral communique avec grandiloquence sur sa modernité et sa « capacité à réformer ». Ses politiques conduisent, d’une part, à réduire l’espérance de vie en bonne santé des travailleurs et, d’autre part, à casser les outils construits par le mouvement ouvrier pour assurer un égal accès de tous aux soins. Les nationalistes flamands ne s’en cachent pas. Le patron de la N-VA explique qu’il faut dégoûter les Wallons de la Belgique. Le parti francophone qui a choisi de faire équipe dans son projet, le MR, devra assumer ces choix qui menacent l’intégrité physique des Wallons et des Bruxellois.


Nico Cué
Secrétaire général