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UN 1ER MAI DE LUTTE Nous ne paierons pas la crise !

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Trois ans qu’on l’attendait, ce 1er mai ! Après 2 ans de Covid, on va enfin revivre un 1er mai sans confinement, sans règle de distanciation !

Un premier mai où, l’espace de quelques heures, on va
retrouver l’esprit de la militance festive. Un 1er mai de défilés
un peu partout, de discours çà et là mais également de chants,
d’apéro et de barbecue sous les tonnelles ! On se réjouit déjà
d’y être à ce 1er mai où on espère retrouver un peu d’insouciance
perdue ! On en a tant besoin !
Pas facile cependant d’adopter un ton léger, enjoué, printanier
presque, pour cet édito international !
Car derrière ce 1er mai festif au premier regard, se cache un
1er mai de lutte sans précédent ! Un rendez-vous où les sourires
seront crispés. Un moment de respiration peut-être pour les
représentants des travailleuses et des travailleurs mais une
occasion unique pour faire entendre nos priorités, pour refaire le
point sur nos défis et combats, nos stratégies, notre actualité…
Et elle pue notre actualité ! Du Nord au Sud, d’Ouest en Est, de la
Grande Bretagne à la Grèce, du Portugal aux portes de l’Ukraine,
elle pue notre actualité !
Désormais, les crises ne se succèdent plus, elles se superposent !
Crise climatique, crise de la transition technologique, crise du
Brexit, crise Corona, crise énergétique, conflit russo-ukrainien
aux effets amplificateurs de chacune des crises qui précèdent, …
les coups bas pleuvent sur la classe travailleuse ! Jamais de
mémoire d’actif on n’a eu à gérer pareil fatras. Jamais, de mémoire
de militant on n’avait constaté un tel tapis rouge pour permettre
au patronat de se dédouaner de leurs responsabilités vis-à-vis
des salariés !
À chaque semaine son nouveau serrage de boulon et à chaque
nouveau tour de clé, sa nouvelle excuse…
Alors que les prix de la consommation, des logements, du
bien-être et des soins, de la mobilité s’affolent, ils bloquent les
salaires ! Alors que pour la première fois dans l’histoire moderne,
l’espérance de vie en bonne santé régresse, ils allongent le temps
de carrière. Alors que les travailleuses et travailleurs ont besoin
d’emplois stables et de qualité, ils flexibilisent le travail comme
jamais.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, certains salariés préfèrent
désormais dormir dans leur voiture sur le parking de l’usine plutôt
que de dépenser une partie non supportable de leur paie en frais
de déplacement.
À nous désormais de nous organiser. De repartir au combat, dans
la rue, après cette trop longue période de confinement. A nous
de reprogrammer des actions à l’intérieur et à l’extérieur de
l’entreprise. À nous de revenir à nos essentiels. Ceux de la juste
répartition des richesses, de la fiscalité équitable, de la réduction
du temps de travail, des carrières tenables, de la pénibilité
reconnue et prise en compte, des pensions dignes, d’un accès
rapide à un emploi fixe pour tous…
À nous surtout de revenir à la question aussi essentielle qu’urgente.
Qui va payer la superposition de ces crises ?
Les actionnaires qui continuent à engranger des dividendes par
pleines brassées ?
Les patrons d’entreprises qui continuent à s’augmenter ?
Les entreprises elles-mêmes, premières assistées de l’État ?
À ceux qui pensent que ce seront une fois de plus les salariés
qu’on privera ou qu’on bernera sur la richesse qu’ils ont créée,
nous les envoyons vers d’autres recettes sans discussion possible
ni ménagement !
Vous avez poussé tous les indicateurs au point de rupture dans
le camp des travailleuses et des travailleurs. Si des marges de
manoeuvre doivent être trouvées vous irez les chercher là où elles
se trouvent, dans les poches des actionnaires, des dirigeants ou
des entreprises elles-mêmes puisque les chiffres là-bas sont bien
plus gros et gras !
NOUS NE PAIERONS PAS LA CRISE !

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