Après plusieurs reports liés au Covid-19, la FGTB Métal Hainaut-Namur a tenu un Comité Exécutif élargi le 21 janvier.
Il remplaçait le traditionnel Congrès qui n’a pas pu se réunir à cause des mesures sanitaires de l’époque. Ce Comité Exécutif a marqué un changement notable. Ivan Del Percio y a été élu comme nouveau président de la Fédération. Il succède à Antonio Cocciolo qui tirait sa révérence après de nombreuses années de lutte. C’était également l’occasion de saluer les départs d’Antonio Zonca, Didier Scailquin, Patrick Druart et Gilles Woirin et de les remercier pour leur militantisme et le travail accompli. La Fédération se voyait renforcée par les arrivées de Jason Dieu, Marc Demarez et Nadia Ajdain.
Politiquement, ce Comité Exécutif élargi se voulait dans la continuité des orientations votées en 2016 avec un regard enrichi par les leçons tirées du Covid-19. La pandémie a montré que sans la solidarité de classe, sans l’unité du pays, sans la sécurité sociale et les organisations syndicales, les conséquences sociales et économiques auraient été encore plus dramatiques pour les travailleurs et travailleuses du pays.
Le nouveau président a rappelé l’importance de développer la conscience et la fierté de la classe travailleuse. Elle a montré son caractère essentiel. Au plus fort de la crise, c’est elle qui a risqué sa santé pour produire les richesses
et assurer le bon fonctionnement de la société. Pendant ce temps-là, les rentiers et les actionnaires se cachaient dans leurs palais dorés. Aujourd’hui, ils sont de retour pour bloquer nos salaires et empocher les dividendes.
Pour résumer, la pandémie a permis de montrer que la classe travailleuse est essentielle et que le marché est défaillant. Ce qui a permis de maintenir la société débout, ce sont les travailleurs et les travailleuses et tout ce qui ne répond pas aux lois du marché : sécurité sociale, transports publics, hôpitaux, maisons médicales, .... « Sortir des lois du marché, de la compétitivité et remplacer la concurrence à outrance par une économie beaucoup plus collective ». À ce titre, il était primordial de revendiquer une sécurité sociale forte et fédérale, bâtie dans l’unité du mouvement.
Une des résolutions votées par les membres du Comité Exécutif élargi portait sur le changement climatique. La Fédération n’a pas manqué de saluer la ténacité de la jeunesse qui se mobilise pour le climat et qui porte un message anticapitaliste. Partant du constat que le système économique capitaliste ne peut continuer à se développer au détriment de l’environnement, les syndicats et la classe travailleuse devront se saisir de la question pour opérer une
transition énergétique qui se voudra sociale.
La position de la Fédération est claire : pour continuer de mener la lutte, l’unité fait notre force ! Ivan Del Percio n’a pas manqué de rappeler l’importance de l’unité interprofessionnelle et nationale qui est la base de la force de frappe syndicale : « Aucun véritable acquis n’est à mettre sur le compte du camp de la division. Ce que nous avons conquis socialement, camarades, nous avons pu le faire parce que nous avons pu nous unifier à l’échelle du pays et parce que les travailleurs d’autres pays portaient des revendications semblables. »
Tenant compte des prochains combats à mener, comme celui contre la Loi de 96, la FGTB Métal Hainaut-Namur a insisté sur la nécessité d’investir la rue afin de créer des rapports de forces en faveur de la classe travailleuse : « Toutes les avancées sociales de notre pays ont directement été liées aux rapports de forces, à la détermination de nos travailleurs d’améliorer les conditions de travail et de vie. »
Un rapport de forces qui ne sera possible qu’en défendant les libertés syndicales. Mais également la conviction de renouveler le rapport à la politique car le syndicalisme belge s’est construit sur la conviction que la lutte purement économique n’est pas suffisante pour émanciper la classe travailleuse.
Ce Comité Exécutif élargi était donc un moment où la Fédération a pu retrouver la chaleur des camarades mais a également
pu réaffirmer sa vision d’un syndicalisme de terrain, offensif, unitaire. Le président a conclu en ces termes : « C’est en construisant un rapport de forces offensif sur le plan syndical, associatif, culturel, académique et politique qu’on imposera un vrai tournant à gauche. C’est en imposant les débats de la classe travailleuse que l’on fera bouger les lignes. » Voilà le gouvernement et le patronat prévenus !