Editos
« Nous vivons tous au-dessus de nos moyens » dit Kris Peeters deux semaines avant le 1er mai, au quotidien économique et financier «L’Echo». Oser ce type d’affirmation, révèle d’abord à quel point on peut penser et vivre très haut au-dessus des réalités. Ensuite, c’est annoncer avec euphémisme que la guerre aux moulins à vent est déclarée…
C’était le 11 octobre 2014. Il y a plus d’un an et demi déjà. On allait voir ce qu’on allait voir ! Le MR décidait de «monter seul» dans une coalition «kamikaz » devenue pour des impératifs de com’ : «suédoise».
La Convention de Genève impose aux Etats qui en sont signataires d’accorder le droit d’asile ou de protection aux hommes, femmes et enfants contraints de fuir leurs pays d’origine en raison de persécutions, ou parce que leurs vies y sont en danger.
Le monde « libre » se racrapote sur un carré de plus en plus étroit où les droits sociaux et les libertés syndicales ont encore un sens, de l’épaisseur ou un peu de contenu démocratique. La Belgique serait-elle aussi bientôt rayée de cette carte ?
Un fil conducteur discret relie la sortie en France du dernier film de François Ruffin , la manifestation contre le dumping organisée à Bruxelles par Eurofer et l’impasse de la concertation sociale sur l’évolution du droit de grève en Belgique. Ce trait d’union tient en une idée explosive : la peur a changé de camp !
Quand ils interrogent les patrons, les humoristes du divertissement informatif sont moins complaisants, plus crédibles et souvent plus rigoureux que certains journalistes des rédactions de révérence.
La presse a du pouvoir. La presse est un pouvoir ni contrôlable, ni contesté.
2015 a été une épreuve. Rude. Epuisante. Sans doute désespérante pour certains d’entre nous. Il y a eu des combats difficiles. Le danger à tous les coins de rue. Il a aussi fallu tenir et résister jusque dans nos rangs. Et ce n’est pas fini… Au moment où il convient de formuler nos meilleurs vœux pour l’année qui s’ouvre, nous ne pouvons pas nous mentir. 2016 ne se présente pas sous de meilleurs auspices.
L’équilibre est instable. Par réflexe, chacun retient son souffle. La sidération grandit le long de l’onde de choc rythmée par la rafale des attentats qui se rapprochent de nous. Paris est à nos portes. L’effroi saisit nos proches voisins. La colère monte mais c’est la peur qui gagne.
Démocratie et libéralisme, c’est une histoire de sucre et de café. Ou d’eau et de vin. Qu’est-ce qui se dissout ? Qu’est-ce qui se dilue ? Nos droits et libertés sont-ils solubles dans un capitalisme pur jus ?