Implantée à Ottignies, l’entreprise CP BOURG a annoncé le vendredi 2 septembre, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, son intention de licencier 88 personnes sur un total de 225. Totalement inattendue, cette annonce a fait l’effet d’une bombe parmi les travailleurs. Rencontre avec l’équipe syndicale de la MWB-FGTB de CP BOURG.
Nous avons rencontré l’équipe syndicale composée de Murielle, Georges, Bertrand et Frédéric, qui travaillent respectivement depuis 28, 23, 17 et 16 ans dans l’entreprise. Ils ressentent de la colère et de l’incompréhension suite à la décision de la direction de supprimer 88 emplois. Ils ont vu évolué l’entreprise, spécialisée dans la production et la commercialisation d’équipement de finition d’impression, qui a été fondé à Ottignies (Brabant wallon) en 1960 par Christian-Pierre BOURG.
Tous s’accordent à dire que depuis le retrait du fondateur de l’entreprise, le management a manqué d’anticipation en n’investissant pas dans des outils de production innovants. C’est un secteur qui exige beaucoup d’investissements et d’innovations. Les bons choix stratégiques doivent être anticipés. C’est ce qui a manqué aux dernières directions. « En 2000, nous étions plus de 700 travailleurs, s'ensuivirent plusieurs restructurations et licenciements. La dernière grosse restructuration avait déjà eu lieu en 2012, entraînant la fermeture du site de Dolhain et la suppression d’une quarantaine d’emplois », précisent les représentants MWB-FGTB. Suite à cette restructuration, l’entreprise s’était engagée à redéployer les activités avec de nouveaux produits. « Ces intentions ne se sont pas concrétisées. Nous pensions en avoir fini, mais en octobre-novembre 2015, nous avons encore dû laisser "s'échapper" 13 de nos collègues. Malgré ce manque d’investissement, les travailleurs ont quand même fait un travail de qualité avec les moyens du bord », souligne Georges. Encore une fois, les travailleurs paient les erreurs stratégiques de ce management.
Depuis 2 ans l’entreprise enregistrait un léger mieux, les derniers indicateurs d’activité étaient même positifs. Il est vrai que l’entreprise a bénéficié de l’aide de la collectivité : subsides de la Région wallonne, réductions de cotisations sociales ainsi que mécanisme du chômage économique. Sans aucune contrepartie en matière d’emploi !
Malgré ces aides publiques, les efforts consentis par les travailleurs et les promesses faites par la direction suite à la restructuration de 2012, l’entreprise a annoncé début septembre un nouveau vaste plan de restructuration. L’addition est lourde : 88 emplois sur 225 (dont 48 ouvriers et 40 employés). L’annonce laisse chez les travailleurs un sentiment de perplexité sur l'avenir et la pérennité de CP Bourg.
Toutefois, il n’est pas question pour les représentants MWB-FGTB de baisser les bras. La procédure Renault a été activée. Ils se battront jusqu’au bout. Pas question de se résigner.
Se résigner et se taire ? JAMAIS !
La délégation MWB-FGTB de CP BOURG