Dans le beau monde, le beau linge, ça compte. Fillon se fait remonter les bretelles pour quelques costumes offerts « sans arrière-pensées » par un mécène à qui il a fini par renvoyer la marchandise après le vent favorable : la garde-robe comme enjeu politique, c’est assez neuf. Chez nous, rayon « chiffon », la question serait plutôt de savoir si c’est le costard qui est trop large ou si c’est le Premier ministre qui manque de carrure…
(siehe Deutsche Fassung unten)
Charles Michel rame. Il nage. Flotte au gré du courant.
Un de ses collaborateurs, par ailleurs Secrétaire d’Etat à l’Asile, a allumé la twittosphère à propos du rôle de Médecins sans frontières sur le cimetière marin qu’est devenu la Méditerranée. Sa thèse creuse l’inépuisable filon de la bêtise déguisée en pensée de génie. En gros, les pompiers seraient bientôt tenus responsables des incendies et MSF en sauvant des vies ferait le jeu des… passeurs responsables de la traite humaine. C’est un raisonnement de facho : la menace de mort est utilisée comme arme de dissuasion massive à l’égard de gens qui fuient les violences de la guerre ! « Crevez sous vos bombes (qui sont parfois les nôtres !) ou noyez-vous dans l’eau froide de notre indifférence mais loin de nos rivages de préférence» : voilà la logique. Le Premier ministre a bien tenté de calmer le jeu. Il a demandé un peu de… nuances dans les tweets.
Au Parlement, un député vert a trouvé lui des mots plus justes : « J’ai honte pour mon pays ». Il a rappelé ensuite que la Belgique a sous-traité pour 72 millions par an, à un apprenti dictateur – Erdogan -, le soin de maintenir éloignés de nos frontières les réfugiés syriens. Et sur le fond du problème politique : « Vous avez créé un monstre pour pouvoir participer à cette coalition, envoie Hellings dans les gencives du Premier. Un monstre qui agite les instincts les plus sombres (…). Et aujourd’hui, cette créature vous échappe… » « Frankenstein ». Michel est totalement responsable des dérapages des partenaires qu’il s’est choisi. Avec ou sans nuance…
Le vrai patron de la coalition s’égare lui aussi. Il voit des attentats terroristes là où il n’y en a pas. Chez lui, à Anvers, par exemple. De Wever donne ainsi le sentiment d’exploiter la veine de l’insécurité pour en tirer de honteux dividendes. Au minimum il eût été bienvenu que le Premier ministre appelle aussi le bourgmestre anversois à un peu de… réserve sinon de nuances. Mais chez les grands de ce petit monde, on n’engueule pas les chefs…
La politique du Voka n’est pas une pub électorale…
Le Voka, association nationaliste d’employeurs flamands, n’est pas regardant. Il choisit de manifester sa mauvaise humeur à l’endroit du Premier ministre dans un journal francophone : Hans Maertens, son boss, met la pression sur ses « petites mains ». Charles Michel serait déjà en « affaires courantes ». Son budget 2017 serait « minimaliste ». Il tape le sol du pied et des poings ; ce « Joe Dalton» de l’entreprenariat n’est pas heureux. Il veut la réforme de l’impôt des sociétés, une réforme de l’index, une norme énergétique et une loi sur le survol de Bruxelles. Rien que ça. Et avant les communales, encore ! Charles Michel est prévenu. C’est un pote à De Wever (« Le Voka est mon patron » clamait le leader N-VA en 2010 !) qui s’est chargé du message en français dans le texte.
A défaut d’encore gouverner, le « locataire du 16 » fait de la com’. Il tente pathétiquement de convaincre contre l’évidence des effets de sa politique en matière d’emploi et de pouvoir d’achat. Les élections se rapprochent. Bardaf, c’est l’embardée. La réduction du taux de chômage ne s’accompagne pas d’une hausse du taux d’emploi. Et puis l’Observatoire des prix souligne que l’inflation belge est artificiellement dopée par les effets du « Tax schift » (hausse de la TVA sur l’électricité, hausse des accises sur le diesel, notamment). Pas par accident, par choix politique !
Charles Michel appauvrit ses électeurs pris en tenaille entre, d’une part, les blocages des salaires et, d’autre part, une hausse des prix organisée qui n’est plus neutralisée par le saut d’index. Selon l’Institut wallon pour la statistique et la prospective (IWEPS), plus d’un habitant sur quatre vit, en Wallonie, dans un ménage en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. A Bruxelles, c’est pire encore. Merci qui ?
Nico Cué
Secrétaire général
Charles Michel geht ins Wasser…
In der Glamourwelt ist das Outfit wichtig. Fillon werden die Flausen ausgetrieben, weil er « ohne Hintergedanken » ein paar Anzüge – ein Geschenk eines Mäzens – annahm, das er angesichts des ungünstigen Klimas schließlich zurückgab: der Kleiderschrank als politische Herausforderung? Ganz neu. Bei uns kreist die Anzugsdebatte eher darum, ob der Anzug für den Premierminister zu groß ist, oder dieser selbst zu schmächtig…
Charles Michel hält den Kopf über Wasser. Er schwimmt. Oder eher: Er treibt mit der Strömung.
Einer seiner Mitarbeiter, der übrigens für die Asylpolitik verantwortlich ist, setzte über Twitter eine heiße Debatte über die Rolle der Ärzte ohne Grenzen im riesigen Mittelmeerfriedhof in Brand. Seine These beruht auf verschleierter, unerschöpflicher Dummheit, die als Geniestreich verkauft wird. Kurzum, die Feuerwehr soll am Brand schuld sein, und die Organisation Ärzte ohne Grenzen spielt in die Hände der ... Menschenhändler und Schleuser, weil sie Leben rettet. Eine faschistische Argumentation: Die Todesgefahr wird massiv als Waffe instrumentalisiert, um Leute davon abzuschrecken, vor der Kriegsgewalt zu flüchten! « Krepiert unter euren (manchmal unseren!) Bomben oder ertrinkt im eiskalten Wasser unserer Gleichgültigkeit – aber bitte möglichst weit weg von unseren Ufern »: so lautet die Aussage im Klartext. Der Premierminister hat durchaus versucht, die Wellen zu glätten. Er bat um ... Nuancierung der Tweeds.
Ein grüner Abgeordneter wählte im Parlament die richtigen Worte: « Ich schäme mich für mein Land ». Er wies darauf hin, dass Belgien mit 72 Millionen pro Jahr einen Diktator-Anwärter – Erdogan – in Unterauftrag nahm, um die syrischen Flüchtlinge von unseren Grenzen fernzuhalten. Und weiter zur eigentlichen politischen Thematik: « Sie haben ein Monster geschaffen, um an dieser Koalition teilnehmen zu können », schleudert Hellings dem Premier entgegen. « Ein Monster, dass finsterste Instinkte weckt (…). Und heute entgleitet Ihnen diese Kreatur … » « Frankenstein ». Michel ist voll und ganz verantwortlich für die Entgleisungen seiner frei gewählten Partner. Mit oder ohne Nuancierung …
Der wahre Herrscher dieser Koalition befindet sich auch auf Irrwegen. Er sieht terroristische Attentate wo es keine gibt. Bei ihm in Antwerpen zum Beispiel. De Wever erweckt so den Eindruck, dass er die aktuelle Unsicherheit schamlos für eigene Zwecke ausnutzt. Das Mindeste wäre gewesen, dass der Premierminister den Antwerpener Bürgermeister bittet, etwas zurückhaltender und ... nuancierter vorzugehen. Aber bei den Großen auf dieser kleinen Welt wird der Chef nicht angeschnauzt.
Die Voka-Politik ist keine Wahlwerbung...
Der flämische nationalistische Arbeitgeberverband Voka macht keine großen Umstände. Er macht seinem Ärger über den Premierminister in einer französischsprachigen Zeitung Luft. Der Verbandsvorsitzende Hans Maertens setzt seine Untergebenen mächtig unter Druck. Charles Michel kümmere sich bereits nur noch ums « laufende Tagesgeschäft». Sein Budget 2017 sei « minimalistisch ». Er stampft mit Händen Füßen – dieser « Joe Dalton» aus der Unternehmenswelt ist nicht froh und glücklich. Er will die Reform von Gesellschaftssteuer und Index, Energiestandards und ein Gesetz über die Überflugrechte im Brüsseler Raum. Und zwar noch vor den Kommunalwahlen! Charles Michel ist gewarnt. Ein alter Freund von De Wever (« Voka ist mein Chef » verkündete der N-VA-Anführer 2010 mit Stolz!) kümmerte sich übrigens um die französische Textfassung.
Weil er nicht mehr regieren kann, kümmert sich der « Mieter der Nummer 16 » jetzt um die Public Relations. Er startet erbärmliche Versuche, die positiven Folgen seiner Politik für Beschäftigung und Kaufkraft zu demonstrieren, obwohl die Realität das Gegenteil beweist. Die Wahlen kommen näher. Plötzlich geht es los. Die gesunkene Arbeitslosenrate geht nicht mit einer gesteigerten Beschäftigungsquote einher. Und das Preisobservatorium macht darauf aufmerksam, dass die belgische Inflation durch die Folgen des « Tax Shift » (Erhöhung der Mehrwertsteuer auf Strom und Verbrauchssteuer, vor allem auf Dieseltreibstoff) künstlich aufgebläht wird. Dies ist kein Zufall, sondern bewusste Politik!
Charles Michels Politik führt zur Verarmung der Bevölkerung, die zwischen Lohnstopp und absichtlichen Preiszuwächsen, die nicht mehr durch den Indexsprung aufgefangen werden, keinen Ausweg mehr sieht. Dem Wallonischen Institut für die Bewertung, Zukunftsforschung und Statistik (IWEPS) zufolge lebt inzwischen jeder vierte Einwohner Walloniens in einem von Armut oder sozialer Ausgrenzung gefährdeten Haushalt. In Brüssel ist die Lage noch gravierender. Wem gilt der Dank?
Nico Cué
Generalsekretär