1.L’écart salarial entre les femmes et les hommes est de 23,1%
Le 4 mars, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a publié le rapport sur l’égalité salariale de 2021. Pour ce faire, il a pu compter sur la collaboration du SPF ETCS, de Statbel (Direction générale Statistiques - Statistics Belgium), de l’Office national de sécurité sociale et du Bureau fédéral du Plan. Les chiffres portent sur l’année 2018.
Depuis 2005 déjà, les militants de la FGTB mènent chaque année campagne pour parvenir à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Et pourtant, en 2021, nous devons encore constater un écart salarial de 23,1% sur base annuelle. Corrigé pour la durée du travail, l’écart salarial en équivalents temps plein (ETP) est de 9,2%.* Soit une légère diminution par rapport à l’année précédente où ces chiffres s’élevaient respectivement à 9,4% et 23,4%.
Écart salarial sur base des salaires annuels bruts moyens, sans et avec correction pour la durée de travail (2014-2018)
Une grande partie de l’écart salarial est liée au fait que les femmes travaillent beaucoup plus souvent à temps partiel que les hommes. Leurs salaires annuels bruts moyens sont dès lors bien plus bas s’il n’y a pas de correction pour la durée du travail. Cette façon de procéder est aussi plus proche de la réalité car il s’agit au final de ce que gagnent les femmes et les hommes dans la pratique et non d’un salaire théorique calculé en ETP. Sans correction pour la durée du travail, l’impact du travail à temps partiel se fait donc pleinement ressentir. Les salaires annuels bruts moyens sont alors plus bas et l’écart salarial f/h augmente considérablement.
L’écart salarial en fonction du statut
L’écart salarial f/h s’élève à 27,9% dans le secteur privé et à 16,3% dans le secteur public. Sans correction pour la durée du travail, l’écart salarial en salaires annuels bruts est de 10,3% pour les fonctionnaires nommés et de 17,5% pour les fonctionnaires contractuels. Pour les employés du secteur privé, l’écart salarial grimpe à 33,3% alors qu’il est de 18,1% pour le secteur public. L’écart salarial augmente encore lorsque l’on opère une distinction entre ouvriers et employés. Le pourcentage de travail à temps partiel chez les femmes qui travaillent comme ouvrières est très élevé (jusque 70%), de sorte que l’écart salarial augmente à 43% dans le secteur privé et à 36,4% dans le secteur public. Non pas que les ouvriers ont des salaires si élevés, mais les salaires des ouvrières sont tout simplement très bas. Sans correction pour la durée du travail, le salaire annuel brut moyen pour une ouvrière dans le secteur privé n’est que de 15.561,91 euros. Pour le secteur public, c’est à peine mieux avec 15.738,90 euros…
Les chiffres du rapport sur l’écart salarial 2021 – et donc d’avant la crise du corona – indiquent une précarisation croissante des emplois dans la partie inférieure du marché du travail. Il s’agit de travailleurs qui combinent bas salaire et travail à temps partiel. Au sein de ce groupe, les femmes sont encore plus vulnérables que les hommes. Il s’agit souvent d’emplois précaires dans la distribution ou le nettoyage, avec des horaires difficiles qui ne peuvent pas être combinés à un autre emploi et qui offrent peu de perspectives. Nous trouvons opportun, dans le cadre de la Journée de l’égalité salariale f/h, d’accorder cette année une attention particulière à la situation de ce groupe de travailleuses.
2.La date de l’écart salarial en 2021
La journée de l’égalité salariale f/h = journée jusqu’à laquelle les femmes doivent travailler pour gagner autant que ce qu’ont gagné les hommes sur un an. Selon notre calcul :
Les femmes gagnent en moyenne 23,1 % de moins par an que les hommes
Pour gagner ce qu’un homme gagne en 1 an, les femmes doivent donc travailler plus longtemps
23,1% de 365 jours = 84 jours supplémentaires
Les femmes travaillent donc 2 mois et 25 jours gratuitement
La journée de l’égalité salariale f/h tombe cette année le jeudi 25 mars
3.Une campagne de la FGTB sur l’égalité salariale f/h en 2021
Vu les mesures corona, une grande action publique n’est pas possible. C'est pourquoi nous avons nous-mêmes déjà formulé et communiqué une série de revendications à l'approche du 8 mars ainsi que le jour même. L’une de ces revendications portait sur l’égalité salariale f/h.
Pour ne pas laisser passer cette journée de l’écart salarial sans rien faire, nous avons collaboré avec le service Communication pour fournir une image de campagne et un slogan (logo avec le signe d’égalité f/h).
Les masques buccaux que nous avons distribués à l’occasion du 8 mars et qui peuvent faire l’objet d’une nouvelle commande peuvent également être utilisés pour d’éventuelles actions symboliques.
Nous prévoyons également un dossier de presse reprenant plus d’explications sur les chiffres de l’écart salarial et la campagne 2021.