Le 19 octobre 2015, les travailleurs de la FGTB étaient en
lutte contre les mesures d’austérité du Gouvernement
Michel. Le matin, des perturbations ont eu lieu sur l’autoroute
à hauteur du viaduc de Cheratte.
Cinq ans plus tard, la justice a condamné pour cela 17 militants,
dont 6 responsables syndicaux !
La FGTB a fait appel de ces condamnations ! Nous contestons
les faits mais surtout ce jugement. Il est une attaque
grave contre le droit de grève et les libertés syndicales,
Nos avocats plaideront ce mardi 21 septembre au Palais de
justice de Liège, en présence des « 17 ».
Venez toutes et tous les soutenir et leur montrer une solidarité
sans faille. Un soutien calme mais ferme. Un soutien massif
MOBILISONS-NOUS POUR
NOS LIBERTÉS FONDAMENTALES !
CONTEXTE
Le 23 novembre dernier, pour des faits commis le 19 octobre 2015 lors d’une grève
générale contre les mesures d’austérité du Gouvernement Michel, dix-sept de nos
camarades se sont vus condamnés par le Tribunal correctionnel de Liège pour entrave
méchante à la circulation sur l’autoroute à hauteur du viaduc de Cheratte. Six
leaders syndicaux ont écopé d’un mois de prison et de 600 € d’amende – le tout
avec sursis –, les autres de quinze jours de prison avec sursis et d’une amende de
300€.
Pourquoi eux ? Parce qu’ils ont été reconnus et identifiés à cet endroit sur des
images de journaux et de réseaux sociaux. Qu’ont-ils entravé puisque la circulation
était à l’arrêt ? Avec quelle méchanceté ? Ces questions restent à l’ordre du jour
du pourvoi en Appel.
UN APPEL, C’EST QUOI ?
Une décision de justice peut être contestée et, pour ce faire, il existe plusieurs
voies de recours. Ainsi, nos camarades ont-ils décidé de porter leur affaire auprès
d’une juridiction supérieure, à savoir la Cour d’Appel. Celle-ci pourra décider, soit
de confirmer le jugement rendu en première instance, soit de le modifier
complète-ment ou en partie. Elément d’importance : l’appel ne peut pas nuire à
qui l’introduit. Autrement dit, la peine infligée en première instance ne peut être
alourdie.
TOUTES ET TOUS CONCERNÉ.E.S !
En s’attaquant à dix-sept syndicalistes, dont certains de ses leaders, le Tribunal a
occasionné un précédent. Pour la première fois, derrière le prétexte de condamner
des faits commis à l’occasion d’une grève, il y a bel et bien eu remise en cause du
droit de faire grève. Comme l’écrit le politologue et Directeur du CRISP, Jean Faniel,
« On essaie de formater l’effectivité du droit de grève par voie judiciaire ». En
d’autres termes, il poursuit, « il y a une tendance à la criminalisation des mouvements
sociaux », un constat dressé dès l’aube des années 2000.
Demain, notre simple présence a une action pourrait donner lieu à des poursuites !
Quand bien même nous ne serions pas présents aux moments d’éventuels troubles!
En outre, en doublant la peine des dirigeants syndicaux, c’est l’organisation syndicale
qui est visée. En effet, on va au-delà d’un jugement pour des actes commis
individuellement. On la rend responsable dans l’absolu. On touche au droit de grève
et aux libertés syndicales, ni plus, ni moins.
De même que les racistes usent et abusent de la célèbre phrase « Je ne suis pas
raciste, mais… », les anti-syndicalistes primaires avancent leur fatal « Je ne suis
pas opposé au droit de grève, mais… ». Leur rêve est une grève de type japonais,
autre-ment dit, n’occasionnant pas le moindre arrêt de travail, n’entravant pas la
marche au profit, étant invisible et inaudible. Une contestation sociale aseptisée,
inoffen-sive, inefficiente.
L’appel des condamnation est donc également un acte de résistance face à l’immixtion
toujours plus grande de la justice au sein des actions syndicales et des mouvements
sociaux. Nous serons donc présent-e-s le 21 septembre prochain, place
St-Lambert, pour soutenir l’ensemble de nos camarades en vue de leur procès en
appel.