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C’est la « fête » du Travail : le Capital prend tout !

Nico Cué

« Nous vivons tous au-dessus de nos moyens » dit Kris Peeters deux semaines avant le 1er mai, au quotidien économique et financier «L’Echo». Oser ce type d’affirmation, révèle d’abord à quel point on peut penser et vivre très haut au-dessus des réalités. Ensuite, c’est annoncer avec euphémisme que la guerre aux moulins à vent est déclarée…

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

Le Don Quichotte de la coalition branlante des kamikazes suédois gagnerait à prendre la mesure des craquements de la société toute entière avant d’annoncer des secousses supplémentaires.

Quelques jours plus tard, le même journal constatait : « L’exercice 2015 des entreprises belges cotées comptera à coup sûr parmi ceux qui auront satisfait les actionnaires ». Les propriétaires ne voient rien venir et n’entendent rien du grondement social sourd et profond; ils grossissent, enflent et arrondissent leurs bourses : « Pour l’ensemble de la Bourse de Bruxelles, un plus de 50% des sociétés ont décidé de rehausser leurs dividendes. Pour les 20 sociétés du Bel 20, ce pourcentage monte jusqu’à 65%. »

La légende rapporte que Marie-Antoinette avertie des premières jacqueries de la révolution française causée par des pénuries de pains aurait rétorqué péremptoirement qu’on « leur » donne alors des brioches. Eh bien, nous en sommes là ! Ils vivent et prospèrent très largement au-dessus de nos moyens !

Au cours de l’exercice 2014, près de 400.000 entreprises belges non financières qui déposent leurs comptes à la BNB ont réalisé 57,7 milliards de profits. Elles en ont distribué près de 54… Et à bonne source, on nous annonce une prédation actionnariale plus forte encore pour l’exercice 2015. Pendant ce temps, le ministre de l’Emploi et du Travail nous annonce dans la perspective de la constitution du budget 2017 que les travailleurs devraient encore se serrer la ceinture d’un cran supplémentaire. Pour le bien de leurs patrons…

Dans le cadre de la révision de la loi de 96, il est tout prêt à donner satisfaction au patronat qui veut faire du salaire le seul facteur d’ajustement de la « compétitivité des entreprises et de l’économie ». Il prépare ainsi l’opinion publique déjà saignée à blanc à accepter de nouveaux efforts qui ne profiteront bien sûr pas à la collectivité. Ce gouvernement entend gérer la société en fonction de seuls intérêts des entreprises et singulièrement de ses propriétaires.

« Le but de la société est le bonheur commun », proclamait la Constitution de 1793. Qui confierait le bonheur commun aux logiques marchandes qui prévalent dans la gestion des entreprises ? Le gouvernement fédéral le plus dogmatique depuis l’occupation, oui…

Séparer le credo patronal de la gestion de l’Etat !
En écho, le mouvement désordonné mais vivifiant des « Nuits debout » réplique par un nouveau commandement : « L’Etat des intérêts du patronat tu sépareras ! » On ne peut mieux dire.

Dans une carte blanche parue sur le site « Moneytalk », Karel Anthonissen, le directeur de l’inspection des finances de Gand, confirme et constate que l’impôt des sociétés a disparu. Rien moins. « Les autorités sont passées à côté de milliards de bénéfices d’entreprises ces dernières années, du fait des innombrables déductions (…) Ce qui rentre encore en impôts des sociétés provient des centaines de milliers de petites entreprises », explique-t-il. « Y a-t-il encore quelqu’un qui paie l’impôt des sociétés ? En fait pas vraiment. Jusque dans les années 90, la majorité de l’impôt des sociétés était payée par un petit nombre de grandes entreprises de capitaux, en premier lieu les grandes banques. Ce n’est plus le cas. Ce qui rentre encore en impôt des sociétés est apporté par des centaines de milliers de petites entreprises, soit quelque 3,7% du PIB ? Cela ne mérite plus le nom d’impôt des sociétés, c’est de l’impôt des personnes physiques détournés. » Et c’est sans parler du Panama papers…

Ce gouvernement d’idéologues décatis entend gérer l’Etat comme une petite entreprise au profit de propriétaires oisifs. En témoignent, par exemple, les contraintes qui pèsent sur les services publics, seules institutions à servir la satisfaction des besoins collectifs : à « austériser » sinon à privatiser ! Cette gestion mène à une succession d’échecs dans la politique budgétaire. La coalition perd de vue que ce sont, directement ou indirectement, très majoritairement les revenus du travail qui contribuent au financement des besoins de l’Etat. Elle creuse donc mécaniquement, par la contrainte sur les salaires, le saut d’index, les purges dans les allocations sociales, les « trous budgétaires » à combler… par de nouvelles « économies » qui vont en créer de nouveaux.

Cette politique n’a aucun sens. Sauf celui de réduire et détruire l’Etat. Ce qui se lit dans le programme de la NVA. Ce que De Wever veut, le MR le peut. Et le Cd&V fait passer la pilule en pontifiant des idioties…

Seule la résistance du mouvement social peut empêcher ce coup-là…

Nico Cué
Secrétaire général

Am Tag der Arbeit feiert nur das Kapital!

„Wir leben alle über unsere Verhältnisse“ so Kris Peeters zwei Wochen vor dem 1. Mai in der Wirtschafts- und Finanzzeitung „L’Echo“. Wer eine derartige Aussage zu machen wagt, zeigt damit in erster Linie, wie weit er selbst über der Realität lebt und denkt. Und verkündet zugleich durch die Blume, dass man den Windmühlen schon den Krieg erklärt hat...
Der Don Quijote unserer wackligen schwedischen Kamikaze-Koalition würde gut daran tun, den Gesamtzustand der Risse in der Gesellschaft zu überprüfen, ehe er mit Unkenrufen weitere Erdstöße auslöst.

Wenige Tage später stellte die gleiche Zeitung fest: „Das Wirtschaftsjahr 2015 wird sicherlich zu denjenigen zählen, mit denen die Aktionäre der belgischen Unternehmen zufrieden sein können“. Die Anteilseigner bekommen von dem unterschwelligen sozialen Grollen nichts mit, so beschäftigt wie sie damit sind, ihre Truhen zu füllen: „An der Brüsseler Börse haben rund 50% mehr Unternehmen beschlossen, ihre Dividenden anzuheben. Unter den 20 Firmen des Bel 20 liegt dieser Prozentsatz sogar bei 65%.“

Die französische Königin Marie-Antoinette soll angesichts der ersten Bauernaufstände der französischen Revolution, ausgelöst durch Brotknappheit, energisch gefordert habe, wenn die Bauern kein Brot hätten, dann sollten sie doch Kuchen essen. Ungefähr an diesem Punkt sind wir auch angekommen. „Sie“ leben, wachsen und gedeihen deutlich über unsere Verhältnisse!
Im Laufe des Wirtschaftsjahres 2014 erzielten fast 400.000 nicht dem Finanzsektor angehörende belgische Unternehmen, die ihren Jahresabschluss bei der BNB hinterlegten, einen Gesamtgewinn von 57,7 Milliarden Euro. Davon haben sie rund 54 Milliarden verteilt... Und einer sicheren Quelle zufolge müssen wir für das Wirtschaftsjahr 2015 mit einem noch größeren Beutezug der Aktionäre rechnen. Währenddessen verkündet uns der Arbeits- und Beschäftigungsminister im Hinblick auf die Aufstellung des Haushalts 2017, dass die Arbeitnehmer fortan gezwungen seien, ihren Gürtel noch ein Loch enger zu schnallen. Zum Wohl ihrer Arbeitgeber...

Im Rahmen der Überarbeitung des Gesetzes aus dem Jahr 96 ist der Arbeitsminister absolut gewillt, den Arbeitgebern, welche die „Wettbewerbsfähigkeit der Unternehmen und der Wirtschaft“ auf der alleinigen Grundlage der Löhne und Gehälter gewährleisten wollen, entgegen zu kommen. So stellt er die bereits völlig ausgeblutete öffentliche Meinung darauf ein, noch weitere Anstrengungen unternehmen zu müssen, wobei das Ergebnis natürlich nicht der Allgemeinheit nutzen wird. Diese Regierung möchte die Gesellschaft nach der ausschließlichen Maßgabe der Interessen der Unternehmen und insbesondere ihrer Eigentümer verwalten.

„Das Ziel der Gesellschaft ist das gemeinsame Glück“, behauptete die Verfassung von 1793. Wer würde das gemeinsame Glück von dem Geschäftsdenken abhängig machen, auf dem die Führung eines Unternehmens basiert? Nur die dogmatischste Föderalregierung seit der Besatzungszeit ist zu dergleichen fähig...

Das Arbeitgeber-Credo von der Staatsführung trennen!
Als Antwort fordert die unstrukturierte aber erfrischende Bewegung „Nuits debout“ nach einem elften Gebot: „Du sollst die Interessen des Staates von denjenigen der Arbeitgeber trennen!“ Besser kann man es nicht ausdrücken.

Auf der Webseite „Moneytalk“ bestätigt der Leiter der Finanzinspektion Gent, Karel Anthonissen die Feststellung, dass die Körperschaftssteuer de facto völlig abgeschafft worden ist. Nichts weniger als das. „Den Behörden sind aufgrund der unzähligen Steuerabzüge in den letzten Jahren Milliarden an Unternehmensgewinnen entgangen (...) Was an Körperschaftssteuern noch in die Staatskasse fließt, stammt von tausenden Kleinunternehmen“, erklärt er. „Gibt es noch jemanden, der Körperschaftssteuern bezahlt? Im Grunde nicht wirklich. Bis in die Neunziger Jahre wurde der Großteil der Körperschaftssteuer von einer kleinen Anzahl großer Kapitalgesellschaften beglichen – in erster Linie von den Großbanken. Dies ist heute nicht mehr der Fall. Was an Körperschaftssteuern noch bezahlt wird, stammt von hunderttausenden Kleinfirmen und entspricht ca. 3,7% des BIP. Im Grunde verdient diese Steuer aber nicht die Bezeichnung ‚Körperschaftssteuer’. Denn in Wirklichkeit handelt es sich um umgangene Einkommenssteuern.“ Von den Panama Papers ganz zu schweigen...

Unsere Regierung aus gealterten Ideologen versucht, den Staat so zu führen, wie ein kleines Unternehmen zugunsten müßiger Eigentümer handelt. Davon zeugen beispielsweise die Zwänge, denen der öffentliche Dienst unterworfen wird – die einzige Einrichtung, deren Aufgabe in der Befriedigung kollektiver Bedürfnisse besteht. Hier wird gespart, wenn nicht sogar privatisiert! Diese Verwaltungspolitik zeitigt allerdings reihenweise Misserfolge in der Haushaltspolitik. Die Koalition übersieht geflissentlich, dass die Bedürfnisse des Staates – direkt oder indirekt – größtenteils über Arbeitseinkünfte gedeckt werden. Also gräbt sie, durch Einsparungen bei den Löhnen, den Indexsprung oder Einschnitte in den Sozialzulagen fleißig weiter „Haushaltslöcher“. Diese stopft sie mit neuen „Einsparungen“, durch die dann neue Löcher aufgerissen werden.

Diese Politik ergibt überhaupt keinen Sinn. Sie führt einzig und allein dazu, die Rolle des Staates einzuschränken und den Staat selbst kaputt zu machen. Genau so steht es im Parteiprogramm der N-VA. Und die MR tanzt nach De Wevers Pfeife, während die CD & V mit dummem Gewäsch versucht, die bittere Pille zu versüßen.

Nur der Widerstand der Sozialbewegung kann diesen Machenschaften Einhalt gebieten...

Nico Cué
Generalsekretär