Aller au contenu principal

Le niveau 0 de la crédibilité libérale

Nico Cué

C’était le 11 octobre 2014. Il y a plus d’un an et demi déjà. On allait voir ce qu’on allait voir ! Le MR décidait de «monter seul» dans une coalition «kamikaz » devenue pour des impératifs de com’ : «suédoise».

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

Le projet « moderniste » d’un gouvernement des droites libérales, chrétiennes flamandes et nationalistes, ultra-minoritaire au sud du pays, allait glisser sur du velours. Plus d’entraves. Pas de lourdeurs. Sans tabou. Avec des socialistes envoyés dans les cordes et le communautaire remisé au congélateur, il suffirait de brider les organisations syndicales. Un boulevard devant soi ! Se détendre. Laisser faire, laisser aller. Le Nirvana serait au pied de la pente. Voilà pour l’ambiance. Pour un peu, la droite allait nous la faire, la révolution…

Là, le flan est sérieusement retombé. Moins parce que le pays doit affronter un des attentats les plus meurtriers de son histoire que parce que cette horreur place en second plan de l’actualité un chapelet de difficultés et d’échecs que le temps ne va pas estomper. Un échec en matière de sécurité, certes. Mais aussi, l’échec d’une politique d’asile. Mais encore l’échec d’une politique budgétaire. Ne parlons pas de politique sociale ; nous en avions d’emblée fait le deuil ! Les quartiers meurtris et salis, les « Molenbeek » d’Anvers, de Bruxelles ou de Verviers, risquent d’attendre encore les « jobs, jobs, jobs » annoncés au perchoir de la Chambre par un Premier ministre qui, président de parti, avait déjà promis de ne pas toucher à l’index, de ne pas allonger les carrières, de ne pas relever la TVA sur l’électricité… Les promesses libérales n’engagent que ceux qui les croient !
La liste des renoncements est plus longue qu’une journée sans pain.

Comme la faim chasse le loup hors du bois, il nous faut aujourd’hui craindre les réactions d’un pouvoir aux abois, sans bilan et déstabilisé sur le plan intérieur comme sur le plan international. Les tentations autoritaires se révèlent dans les situations qui semblent « hors de contrôle ». Les valeurs démocratiques et les libertés en général, celle de critiquer en particulier, deviennent alors encombrantes. On glisse ensuite vers autre chose que les velours.

Contre l’austérité, séparer l’Etat du… patronat !
Les incidents depuis les attentats, deux week-end d’affilée, sont des symptômes inquiétants. Aux dysfonctionnements des forces de l’ordre, aux compétitions internes, aux inconséquences déjà mises en évidence lors de la Commission d’enquête sur les enlèvements d’enfants, s’ajoutent aujourd’hui des comportements… disons «curieux». La police n’a «pu» empêcher une horde fasciste de descendre sur la capitale. Des «hooligans» venus provoquer une population bigarrée, elle, réunie au pied de la Bourse pour rendre hommage aux victimes d’autres… cinglés. Le samedi suivant, pris d’un zèle contraire, les mêmes policiers au même endroit ont embarqué prioritairement le président de la Ligue des droits de l’Homme en l’informant que «tout rassemblement d’extrême droite et d’extrême gauche était interdit». Où est-on ? Se pose donc aujourd’hui, comme le fait la Ligue, la question de savoir dans lequel de ces «camps», les flics classent-ils dorénavant les «droits de l’Homme» ?

C’est une chose entendue, l’antifascisme n’a pas bonne presse sous certains képis. Mais qui assume politiquement ces dérapages ? Le ministre de l’Intérieur dont la perspective de démission a déjà été repoussée par le Premier ministre ? Celui-là dont la dénonciation des ambiguïtés dans ses rapports à la collaboration avait valu à Laurette Onkelinx d’être qualifiée… d’hystérique ! Un qualificatif réservé habituellement dans les bouches précieuses… aux femmes de courage. Les francophones de ce pays sont électoralement inutiles pour une NVA qui ne brigue pas leurs voix. C’est donc au MR qu’ils doivent demander les explications !

La commission parlementaire d’enquête serait l’endroit pour les avoir. Elle devrait être aussi celui d’une évaluation sérieuse des conséquences sur la sécurité publique - comme sur la Justice, d’ailleurs - des politiques aveugles d’austérité. Sans quoi, comme Jambon, on peut faire l’économie de toute dignité et se contenter d’accuser les lampistes !

Cela dit, si notre présent fermente légitimement de sérieux doutes, un autre avenir reste toujours possible. Il est même déjà mitonné, pas loin parfois : dans les chaudrons de la contestation de la «loi travail», par exemple. Des lycéens français inventent avec lucidité, humour et détermination une autre manière de résister. Je leur pique et recycle un slogan, une dernière couche sur le MR, comme une cerise sur le gâteau. La famille libérale s’est battue, seule au départ, pour une séparation de l’Eglise et de l’Etat que nous opposons, ensemble, aux islamistes de tout bord.

Contre elle aujourd’hui, la bataille pour la sécurité et contre l’austérité est celle de la séparation de l’Etat et du… patronat !

Nico Cue
Secrétaire général

Die liberale Glaubwürdigkeit auf dem Tiefstand

Es war am 11. Oktober 2014. Also schon vor über anderthalb Jahren. Wir sollten alle unser blaues Wunder erleben!

Die MR beschloss, allein einer „Kamikaze-Koalition“ beizutreten, die aus der Not heraus „schwedische“ Farben angenommen hatte. Das „modernistische“ Projekt einer Regierung aus liberalen Rechten, flämischen Christen und Nationalisten, in dem der Süden des Landes kaum vertreten war, sollte abgehen, wie ein Zäpfchen. Keine Hemmnisse mehr. Keine Umständlichkeiten. Keine Tabus. Die Sozialisten hingen in den Seilen, die Gemeinschaftsfragen lagen wieder auf Eis ... es würde reichen, die Gewerkschaften zu zügeln. Ansonsten freie Bahn! Ganz entspannt. Sich einfach treiben lassen. Am Fuße des Abhangs, das Nirwana. Das war so die Stimmung. Um ein Haar hätte uns die Rechte eine echte Revolution vorgeführt...

Doch inzwischen hat man zum Boden der Tatsachen zurück gefunden. Nicht so sehr, weil das Land mit einem der mörderischsten Attentate seiner Geschichte zurande kommen muss, sondern weil dieser Horror einen ganzen Rosenkranz an Schwierigkeiten und Misserfolgen erst einmal zweitrangig gemacht, jedoch keineswegs aus der Welt geschaffen hat. Da wären die sicherheitstechnische Bauchlandung und das Armageddon der Asylpolitik. Den Schiffbruch der Haushaltspolitik nicht zu vergessen. Von der Sozialpolitik gar nicht erst zu reden – da hatten wir im Vorfeld schon Trauerarbeit geleistet. Die geschundenen und beschmutzten Stadtviertel, die „Molenbeeks“ von Antwerpen, Brüssel oder Verviers, werden wohl auf die „Jobs, Jobs, Jobs“ noch warten müssen, die in der Kammer von einem Premierminister versprochen wurden, der bereits als Parteipräsident gelobt hatte, den Index nicht anzutasten, die Berufslaufbahn nicht zu verlängern und die Mehrwertsteuer auf Strom nicht anzuheben... Ein Träumer, wer liberalen Versprechen noch glaubt.

Die Liste der gebrochenen Schwüre ist länger als ein Tag ohne Brot.
Und da der Hunger bekanntlich den Wolf aus dem Wald treibt, müssen wir uns heute vor den Reaktionen einer Regierung fürchten, die mit dem Rücken zur Wand steht – ohne Bilanz und sowohl national als auch international völlig aus der Bahn geworfen. Autoritäre Versuchungen offenbaren sich am stärksten in Situationen, die „außer Kontrolle“ geraten zu sein scheinen. Die demokratischen Werte und die Freiheiten ganz allgemein, in erster Linie die Freiheit, Kritik zu üben, werden dann allmählich lästig. Das Zäpfchen bleibt schmerzhaft stecken.

Gegen die Sparpolitik: Eine Trennung von Staat und... Arbeitgeberschaft!

Die Zwischenfälle, die es an den zwei auf die Attentate folgenden Wochenenden gegeben hat, sind beunruhigende Symptome. Sand im Getriebe der Ordnungskräfte, interne Rivalitäten, Ungereimtheiten, die bereits im Sog des Untersuchungsausschusses zu den Kindesentführungen zutage traten, werden heute noch verschärft durch ... sagen wir „eigenartige“ Verhaltensweisen. Die Polizei war „nicht in der Lage“, eine Horde Faschisten daran zu hindern, über die Hauptstadt herzufallen. „Hooligans“, die gekommen waren, um ein bunt gemischtes Publikum zu provozieren, das sich an der Börse zusammen gefunden hatte, um den Opfern anderer ... Verrückter ... seine Ehre zu erweisen. Von einem fragwürdigen Eifer beseelt, führten dieselben Polizisten am darauffolgenden Samstag an demselben Ort erst einmal den Vorsitzenden der Menschenrechtsliga ab, indem sie ihn darüber aufklärten, dass „jegliche rechts- wie linksextreme Versammlung verboten“ sei. In welchem Film sind wir? Nicht nur die Menschenrechtsliga stellt sich gerade die Frage, in welches dieser beiden „Lager“ unsere Freunde und Helfer die „Menschenrechte“ denn fortan einstufen wollen ...

Dass Antifaschismus bei gewissen Schirmmützenträgern nicht gut ankommt, ist eigentlich hinreichend bekannt. Doch wer übernimmt die politische Verantwortung für diese Entgleisungen? Der Innenminister, dessen Rücktrittsgesuch vom Premierminister bereits abgelehnt wurde? Einem Premierminister, dem von einer daraufhin als „hysterisch“ bezeichneten Laurette Onkelinx zweideutiges Verhalten vorgeworfen wurde ... Hysterisch – ein Eigenschaftswort, dass spitze Zungen nur allzu gern mutigen Frauen vorbehalten. Die Frankophonen dieses Landes sind wahltechnisch überflüssig für eine N-VA, die sich um ihre Stimmen deshalb gar nicht bemüht. Darum müssen sie die MR um Erklärungen bitten!

Der richtige Ort dafür wäre der parlamentarische Untersuchungsausschuss. Dortselbst sollte außerdem eine ernsthafte Bewertung der Folgen der blinden Sparpolitik für die öffentliche Sicherheit – und im Übrigen auch für die Justiz! – stattfinden. Allerdings kann man sich auch, wie Jambon, jegliche Würde sparen und sich einfach damit begnügen, den kleinen Mann für alles verantwortlich zu machen.

Wie dem auch sei – vor dem Hintergrund der berechtigten Zweifel an unserer Gegenwart bleibt eine andere Zukunft nach wie vor möglich. Sie nimmt sogar bereits konkrete Züge an – zum Beispiel in Form der Anfechtung unseres „Arbeitsgesetzes“. Französische Gymnasiasten erfinden mit Scharfblick, Humor und Entschlossenheit eine neue Form des Widerstands. Ich möchte ihnen einen Slogan stehlen und recyceln – als Seitenhieb gegen die MR, wie eine Kirsche auf dem Kuchen. Die liberale Familie hat sich, zunächst allein, für eine Trennung von Staat und Kirche eingesetzt, die wir gemeinsam den Islamisten aller Couleur entgegenstellen.

Heute ist der Kampf für die Sicherheit und gegen die Sparpolitik derjenige der Trennung von Staat und ... Arbeitgeberschaft!

Nico Cué
Generalsekretär