Overslaan en naar de inhoud gaan

Contre le nationalisme et la mondialisation, le régionalisme!

Nico Cué

Comme le séparatisme qui en est un avatar, « le nationalisme, c’est la guerre ». Le régionalisme, c’est le contraire.

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

La politique intérieure espagnole s’est invitée chez nous. L’Europe tremble dans ses fondements, « ses » Etats-nations. Les ressorts de la « crise catalane » ne sont pourtant pas qu’identitaires  : corruption, transition démocratique mal traduite dans la Constitution, retour en force de la monarchie… Les cartes en sont brouillées. Certains concepts aussi. 
L’affaire a révélé une N-VA moins regardante à l’endroit de possibles réfugiés politiques « blancs-bleus-européens » qu’à l’égard d’autres, afghans, syriens ou soudanais. La couleur et le goût d’un racisme vulgaire ? Sans doute un « Canada dry »… Entre « indépendantistes », on se comprend mieux ? Le parallélisme entre Flandre et Catalogne a pourtant des dimensions grotesques. A l’inverse des séparatistes nordistes, les Catalans ne dominent pas l’Etat fédéral. Faut-il le rappeler ?

Au contraire du séparatisme, le régionalisme n’est pas un nationalisme
Les frontières économiques des Etats-nations ont été pulvérisées dans un double mouvement: la construction européenne centrée d’abord sur un « grand marché » et la mondialisation consacrant le libre-échange, la disparition des douanes mais pas des frontières. Cette « levée des obstacles au commerce » a dopé une course à la concurrence entre régions du monde. Son issue saute aux yeux : alignement minimaliste et général sur les pires politiques sociales et environnementales. Au nom de la défense des intérêts de « nos » entreprises, leurs travailleurs sont sacrifiés sur l’autel de la compétitivité.

Dans ce contexte, l’exaltation de sentiments nationaux réduit l’identité des peuples… à ce qui les opposent aux autres. Ce nationalisme ne date pas de la globalisation néo-libérale mais de la diffusion de l’idéologie libérale. Il a autorisé, au lendemain de l’assassinat de Jaurès, d’opposer des travailleurs européens aveuglés dans une boucherie sans nom dont on commémore toujours le centième anniversaire. En 2017 comme 14, le nationalisme reste la guerre, comme disait François Mitterrand. Il reste le plus puissant moyen d’aligner, contre un hypothétique ennemi extérieur, derrière une même bannière, les adversaires de la lutte des classes ; face aux canons, les dominés devant les dominants…  pour défendre de petits intérêts particuliers !

Plus de démocratie
Il est de bon ton de présenter le régionalisme comme une version « light » de cette « maladie infantile » : l’expression est d’Albert Einstein pour qui, le nationalisme était « la rougeole de l’humanité ». Le régionalisme est une déclinaison de la décentralisation politique, des lieux du pouvoir, de la décision…  C’est plus de démocratie plus près des citoyens !

Par définition, le régionalisme s’ancre… dans l’espace, sur un territoire. Et pas dans une identité mono-culturelle. Il n’est pas anodin d’affirmer ainsi, comme l’a fait le Gouvernement wallon que « Sont wallons, les gens de Wallonie » ! La citoyenneté n’a rien à faire ici de la nationalité. Sont aussi wallons, les résidents étrangers. Immigrés ou « sans-papier ».  Il n’y a pas approche plus internationaliste !

Dans le « gloubi-boulga » idéologique ambiant, les régionalistes se trouvent pourtant régulièrement ravalés au stade de « séparatiste ». Explicitement ou non. L’amalgame vite bricolé introduit alors une argumentation branlante sur le vide d’objectifs régionalistes… trafiqués. Les régionalistes n’auraient pas les moyens de leurs ambitions. Les Wallons sont par exemple invités à courber l’échine, à s’écraser, à s’accrocher à une Belgique… qui pourtant perd son nord. Un ancien Premier ministre vainqueur de la plus longue crise institutionnelle affirme avoir fait de cette dépendance (imposée ou justifiée par 6 milliards - 15% du PIB national - de moindre cotisation dans la sécurité sociale), le carburant d’un « attachement belgicain ». Cette mécanique a pourtant conduit à la régionalisation des allocations familiales et à l’exclusion d’énormément de chômeurs, essentiellement des Wallonnes !

Il est remarquable de constater que certains Wallons, derniers Belges, aient à ce point intégré la logique indépendantiste. La Sécu est, en effet, fédérale. C’est une solidarité interpersonnelle. Les transferts intra régionaux (entre Anvers et le Limbourg, par exemple) sont aussi importants que les transferts inter-régionaux… Reste encore une question existentielle : quel serait l’intérêt pour la Flandre de quitter le vaisseau « Belgique » dont il tient le gouvernail, dont il occupe tous les rouages importants pour servir prioritairement ses intérêts… sous-nationaux ? Disqualifier le régionalisme wallon, c’est garantir que ça va durer.

Nico Cué
Secrétaire général 
   

Regionalisierung gegen Nationalismus und Globalisierung!

Wie sein Avatar - der Separatismus - ist auch der « Nationalismus gleichbedeutend mit Krieg ». Regionalismus ist das Gegenteil davon.
Die spanische Innenpolitik hat sich selbst zu uns eingeladen. Europa wird in seinen Grundfesten erschüttert, der demokratische Wandel nicht in der Verfassung widergespiegelt, und die Monarchie kehrt mit voller Kraft zurück... Die Karten sind verdeckt – und bestimmte Konzepte auch.


Aus der Affäre tritt eine N-VA hervor, die sich weniger um mögliche politische Flüchtlinge schert « weiß-blau-europäisch » als um andere – afghanische, syrische oder sudanesische. Farbe und Geschmack des groben Rassismus?  Vermutlich ein « Canada dry »… Unter « Unabhängigkeitsverfechtern » versteht man sich bestens? Die Parallelität zwischen Flandern und Katalonien nimmt dennoch groteske Züge an. Im Gegensatz zu den nordischen Separatisten beherrschen die Katalanen nicht den föderalen Staat. Muss daran noch erinnert werden?

Im Gegensatz zum Separatismus ist Regionalismus keineswegs gleichbedeutend mit Nationalismus
Die wirtschaftlichen Grenzen der Nationalstaaten wurden im Zuge eines doppelten Elans zerrieben: der Aufbau Europas auf der Grundlage eines « großen Marktes », und die Globalisierung mit dem freien Handel sowie der Abschaffung der Zölle aber nicht der Grenzen. Diese « Aufhebung der Handelshemmnisse » führte zu einer weltweiten Verschärfung des Wettbewerbs. Wie es ausgeht ist offenkundig: Anpassung nach unten an die schlimmste Sozial- und Umweltpolitik. Im Interesse « unserer » Unternehmen werden die Arbeitnehmer auf dem Altar der Wettbewerbsfähigkeit geopfert.

In diesem Kontext reduziert die Verherrlichung des Nationalempfindens die Identität der Völker… auf das, was sie spaltet.  Dieser Nationalismus entstand nicht erst mit der neoliberalen Globalisierung, sondern mit der Verbreitung der liberalen Ideologie. Er machte es möglich, dass verblendete europäische Arbeitnehmer sich kurz nach der Ermordung von Jaurès ein blutiges Gemetzel lieferten, dessen hundertster Jahrestag weiterwirkt. 2017 wie 1914 bleibt Nationalismus gleichbedeutend mit Krieg, wie François Mitterrand schon erkannte. Er bleibt das mächtigste Mittel, die Gegner des Klassenkampfs gegen einen hypothetischen äußeren Feind und hinter einem Banner gleichzuschalten; im Angesicht der Kanonen, Beherrschte gegen Beherrschende... um kleine Interessen Einzelner zu verteidigen!

Mehr Demokratie
Es gehört zum guten Ton, den Regionalismus als die « Light » Version einer « Kinderkrankheit » darzustellen. Der Ausdruck stammt von Albert Einstein, der den Nationalismus als « Masern der Menschheit » betrachtete. Regionalismus ist eine Abstufung der Dezentralisierung von Politik, Machtzentren und Entscheidungen… Mehr und bürgernähere Demokratie!  

Regionalismus ist an sich fest verankert… in einem Raum und einem Territorium. Und nicht in einer monokulturellen Identität. Der Ausspruch der wallonischen Regierung « Wallonen sind die Menschen in der Wallonie » ist kein Zufall! Bürgerschaft hat hier nichts mit Nationalität zu tun. Auch ausländische Mitbürger sind Wallonen. Einwanderer oder « Illegale ».  Es gibt kein internationalistischeres Konzept!

Im uns umgebenden ideologischen Brei werden die Regionalisten trotz allem immer wieder als Separatisten serviert.  Ausdrücklich oder auch nicht.  Die improvisierte Verwechslung bereitet unglaubhaften ... und getürkten Argumenten über mangelnde Zielsetzung der Regionalisten den Weg... Die Regionalisten würden ihrem hohen Anspruch mit ihren Mitteln nicht gerecht. Die Wallonen sollen buckeln, sich ganz klein machen und an ein Belgien anhängen, das allerdings jeden Kurs verliert. Ein ehemaliger Premierminister, der die bisher längste institutionelle Krise überwand, behauptet, er habe aus dieser (mit 6 Milliarden aufgezwungenen oder gerechtfertigten - 15% des BIP – weniger Sozialabgaben) Abhängigkeit den Treibstoff für die « belgikanische Anbindung » gemacht. Diese Systematik führte dennoch zur Regionalisierung der Familienzulagen und Ausgrenzung enorm vieler Arbeitsloser, vor allem Walloninnen!

Bemerkenswert, dass gewisse Wallonen, die letzten Belgier, das Unabhängigkeitsstreben so sehr verinnerlicht haben. Die soziale Sicherheit ist in der Tat eine föderale Befugnis, Ausdruck einer interpersonellen Solidarität. Die Transfers zwischen Regionen (zum Beispiel  zwischen Antwerpen und Limburg) sind ebenso wichtig wie die inter-regionalen Transfers... Bleibt eine existenzielle Frage: Welches Interesse hat Flandern, das Schiff « Belgien » zu verlassen, dessen Ruder es fest in der Hand hält und dessen Räderwerke es bedient, um vor allem den eigenen,... subnationalen Interessen zu dienen? Die Disqualifizierung des wallonischen Regionalismus trägt vor allem zu einem bei - seiner Dauer.

Nico Cué
Generalsekretär